Cicatrices, prothèse qui se casse... : est-ce des erreurs médicales ?

Après une liposuccion, j'ai des cicatrices. Le chirurgien dit que c'est moi qui cicatrise mal. Y a-t-il un recours ? Est-il normal qu'une prothèse de hanche portée depuis cinq ans casse ? Est-ce une erreur médicale ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec Me Patrick De La Grange, avocat, et avec le Dr Michel Naudascher, médecin conseil aux victimes :

"Si c'est vraiment un problème de cicatrisation, chaque personne cicatrise à sa façon. A priori la responsabilité du chirurgien n'est pas en cause. Les cas typiques sont ce qu'on appelle des cicatrices chéloïdes, c'est-à-dire des cicatrices hypertrophiques. Certaines personnes feront, et on ne sait pas pourquoi, des cicatrices chéloïdes. Le chirurgien n'y peut rien. En revanche, quand il y a déjà eu des interventions et qu'on sait que la personne cicatrise avec des chéloïdes, a priori pour une prochaine intervention elle aura à nouveau des cicatrices chéloïdes donc il y a un problème d'information avant l'intervention."

"Si on peut démontrer la faute, il faut se retourner contre le fabricant de la prothèse. Vous avez souvent des obligations de déclaration de matériovigilance et vous arrivez à savoir si un lot présente une anomalie. Dans ce cas, il n'y a pas de discussion, le fabricant de la prothèse va indemniser le patient. En revanche, vous avez des situations très compliquées, où on ne sait pas si la prothèse a cassé d'elle-même suite à un vice de fabrication ou si c'est un faux mouvement du patient, ou un choc, un traumatisme qui ne va pas forcément être dénoncé par le patient parce que lui-même ne va pas forcément complètement s'en rendre compte. Parfois il va penser que c'est le bris qui précède le traumatisme alors que souvent le traumatisme précède le bris. On se retrouve alors dans des situations qui exigent une expertise qui est beaucoup plus compliquée qu'une expertise judiciaire simple car il faut analyser la prothèse."