Grèce : sans pot-de-vin, pas d'opération

Un patient est décédé après avoir attendu une opération pendant 18 jours car il refusait de payer un pot-de-vin. Une enquête a été ouverte mardi 15 juillet 2014 pour déterminer la responsabilité d'un chef de clinique d'un des plus grands hôpitaux d'Athènes, selon une source judiciaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Le chef de clinique avait été arrêté la semaine dernière à la suite d'une dénonciation de la famille du patient âgé de 66 ans. Ce dernier qui était, selon les médias, hospitalisé depuis fin juin en attente d'une intervention cardiaque avait finalement été opéré samedi et est décédé dimanche.

Le médecin propose un pot-de-vin

L'enquête ouverte sur initiative du parquet d'Athènes vise à déterminer les causes du décès et l'impact éventuel sur l'état du patient du retard pris par l'opération. Selon la plainte de la famille, la victime, hospitalisée après un infarctus, s'était vue recommander par les médecins une opération immédiate. Le chef de clinique de l'hôpital Evangelismos, dans le centre d'Athènes, avait alors demandé un dessous-de-table de 1.500 euros pour programmer l'intervention.

Le patient refuse de servir le dessous-de-table

Devant le refus du patient, des négociations s'étaient engagées et le médecin avait accepté de ramener la somme à 500 euros, versée par la famille du patient qui avait préalablement alerté la police, laquelle a interpellé le chirurgien avec plusieurs sommes d'argent liquide sur lui. "Pour les patients présentant ce type de pathologie, plus tôt intervient ce type d'opération, mieux c'est", a témoigné auprès de la presse, Nikos Karakoukis, médecin légiste ayant pratiqué l'autopsie.

Une méthode répandue

Cette pratique de "l'enveloppe" (dite "Fakelaki" en grec) est extrêmement répandue au sein des établissements de santé grecs. Depuis que la Grèce est en proie à la crise économique et sociale, quelques initiatives citoyennes ont vu le jour pour tenter d'endiguer ce phénomène comme le site "J'ai donné une enveloppe" où les particuliers peuvent dénoncer les chantages aux pots-de-vin mais aussi faire part de leurs remords pour avoir demandé de l'argent en échange d'un service.