Pourquoi les masques FFP2 au graphène sont à éviter

Déjà provisoirement suspendus en France, les masques FFP2 au graphène doivent être évités par précaution, faute de données sur la toxicité de ce matériau synthétique, selon l'Anses.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
Rédigé le , mis à jour le
Pourquoi les masques FFP2 au graphène sont à éviter
©Andrey_Popov / Shutterstock

Eviter d'utiliser des masques FFP2 au graphène. C'est la recommandation apportée le 14 décembre par une expertise de l'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Mais de quoi parle-t-on ? Le graphène est un formé d'un feuillet de carbone. C'est un matériau  léger et résistant qui possède aussi une propriété antivirale.

En avril, le Canada était le premier pays à mettre en évidence les risques potentiels des masques FFP2 (ou KN95, l'équivalent nord-américain) contenant du graphène. Il avait retiré par précaution les masques au graphène fabriqués par la société chinoise Shandong Shengquan New Materials, alors soupçonnés de provoquer des problèmes pulmonaires.

Après analyse, le Canada avait finalement réautorisé ces masques en juillet, estimant qu'ils ne présentaient finalement pas de risque avéré. 

Entretemps, les autorités françaises avaient demandé en mai de ne plus les utiliser. Ils étaient principalement distribués aux professionnels de santé. Cette suspension avait été décidée en attendant l'évaluation des risques par l’Anses. 

Manque d'information et principe de précaution

Bien que les données disponibles "ne mettent pas en évidence de situations d'exposition préoccupantes", l'Anses juge "impossible d'évaluer le risque pour la santé". Elle note en effet un "manque d'information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme". C'est pourquoi elle estime préférable d'éviter ce type de masques par précaution.

 "L'Anses recommande aux autorités publiques de privilégier la mise sur le marché ou la mise à disposition de masques sans graphène"- Anses  

Innovation : un masque tueur de virus  —  Magazine de la Santé

Pas de risque pour les masques chirurgicaux

Dans un avis distinct, l'Anses s'est penchée sur les masques chirurgicaux utilisés par le grand public. Y-a t-il des risques liés à la présence de substances chimiques et leur inhalation ou contact avec la peau ? A cette question, l'expertise conclut sur des résultats "rassurants". Les expositions aux substances chimiques retrouvées dans les masques ne dépassent pas les seuils sanitaires, aussi bien pour les adultes que pour les enfants- Anses. 

Ces masques doivent être utilisés conformément aux instructions : il faut les changer toutes les quatre heures, les porter dans le bon sens, le changer lorsqu'il est mouillé...