"Miracle médical" : elle survit à cinq cancers et au retrait de 11 organes

À 72 ans, cette grand-mère de 10 petits-enfants a défié tous les pronostics médicaux et appelle aujourd'hui à la prévention et au dépistage précoce des cancers.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le
Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner
Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner  —  Allo Docteurs - Newen Digital

"Je suis reconnaissante d’être en vie." Gayle Dean est une véritable miraculée. L’histoire de cette Australienne de 72 ans est tout bonnement extraordinaire : au cours de sa longue vie, elle aura survécu à cinq cancers tout en s’étant fait retirer 11 organes, relate le média local News.com.

Un premier cancer en 1991

"De nombreux médecins m'ont dit qu'ils ne connaissaient personne ayant eu cinq cancers très graves différents à avoir survécu", a confié Gayle Dean. Son parcours médical hors du commun a commencé en 1991 par un coup du hasard. Au cours d’une journée shopping avec une amie, elles passent devant un centre médical où une pancarte "Aujourd’hui, mammographies gratuites" est affichée.

"Nous n'en avions jamais entendu parler auparavant", se souvient-elle. "Nous pensions que cela pourrait être amusant." Mais lorsque le diagnostic tombe, les sourires s’effacent : le médecin annonce à Gayle, alors âgée de 38 ans, qu’une tumeur maligne de quatre centimètres s’est formée dans son sein gauche. "J'étais totalement sous le choc, je n'avais aucun symptôme", a-t-elle raconté.  

"J'avais 38 ans, je me sentais bien. Je n'avais jamais eu de problème médical majeur et pourtant c'était là. Mais c'est la nature du cancer. C'est insidieux." Une semaine plus tard, elle était à l'hôpital pour retirer la tumeur par une mastectomie. Six mois de chimiothérapie "très lourde" l’attendent et lui feront perdre ses cheveux. Malheureusement, son parcours de soin ne faisait que commencer.

À lire aussi : Cancer du sein : toutes concernées !

Un deuxième cancer du sein en 1996

Cinq ans plus tard, en 1996, lors d'une mammographie de routine, les médecins lui annoncent qu'elle a un cancer dans son autre sein. "Je ne pouvais pas croire que cela revenait de l'autre côté", a-t-elle déploré. "Une nouvelle fois, le médecin m'a conseillé de ne pas attendre pour opérer et retirer mon sein." Comme lors de son premier cancer, Gayle Dean était à l'hôpital, une semaine après l'annonce du médecin pour une seconde mastectomie.

"Après le premier cancer, je suis entrée en mode combat", a indiqué la grand-mère de dix petits-enfants. "J'ai toujours vu le cancer comme un ennemi à battre. Je ne le voyais pas comme un tueur ou quelque chose dont il fallait avoir peur.

En 1999, Gayle se rend chez le gynécologue après des saignements vaginaux. "Le médecin s'est assis sur le lit et avait les larmes aux yeux", avant de lui annoncer que plusieurs tumeurs se sont développées sur la paroi de son utérus. Rendez-vous est à nouveau pris chez le chirurgien, pour subir cette fois-ci une hystérectomie et éviter que le cancer du col de l'utérus ne métastase

16 ans sans cancer

Les années 90 n'ont pas vraiment été tendres avec l'ancienne enseignante. Elle pense enfin pouvoir profiter de la vie sans cancer. Elle épouse son mari actuel en 2003, célèbre la naissance de ses petits-enfants et voyage dans le monde entier. "À cette époque, je ne pensais presque jamais au cancer", a-t-elle expliqué à News.com. "J'y étais confronté tous les jours dans la salle de bain à cause de mes cicatrices mais c'était quelque chose du passé."

Le sort continue pourtant de s'acharner sur l'Australienne. En 2015, après une coloscopie de routine, les médecins lui diagnostiquent une tumeur pelvienne de la taille d'une balle de tennis. Gayle Dean ne présentait pourtant aucun symptôme. Face à ce nouveau cancer, elle subit des séances de radiothérapie et de chimiothérapie au cours des "pires neuf semaines" de sa vie.

Obligée de porter une poche de colostomie

Le traitement vient à bout du cancer, mais endommage gravement ses organes, et l'oblige à porter une poche de colostomie. Lorsque Gayle Dean se rend à l'hôpital en 2023 pour une occlusion intestinale, les médecins ne savent pas comment lui annoncer l'indicible : son rein gauche était à son tour touché par un cancer.

"C'était un énorme choc", a-t-elle raconté. "Mais (mon spécialiste) m'a dit qu'une simple opération pourrait enlever cet organe." Dont acte. Gayle Dean aura donc survécu à cinq cancers et se sera fait retirer ses deux seins, 26 ganglions lymphatiques, son utérus, ses trompes de Fallope, ses ovaires, sa vésicule biliaire et son rein gauche. Rien que ça.

Prévention et dépistage

Malgré le développement de toutes ces tumeurs, l'Australienne n'a jamais présenté le moindre symptôme. Les médecins se sont donc penchés sur son cas pour tenter de comprendre pourquoi cette femme était tant sujette à l'apparition de cancers. En 2017, les médecins lui indiquent qu'elle possède une mutation génétique liée aux gènes BRCA, responsable entre autres d'une augmentation du risque de cancer du sein et des ovaires. 

Depuis son dernier cancer, Gayle a décidé d'accepter de participer à des études sur le cancer pour contribuer, à sa manière, à la lutte contre la maladie. "Ils recherchent des gènes qu'ils n'ont pas encore trouvés, des défauts génétiques qui permettraient à ces cancers de se développer et cela sera très utile pour les générations futures."

En parallèle, elle appelle à ne pas hésiter à se faire dépister. "Le cancer peut être détecté par des tests, des examens, par des médecins qui vous surveillent. N'ignorez pas ces choses, ces ressources qui sont disponibles."