Bonbons au cannabis : ne pas minimiser les risques !

Le centre antipoison et de toxicovigilance de Paris alerte sur les potentiels dangers des sucreries à base de cannabis. Vendues sous des formes attrayantes, elles sont de plus en plus courantes sur le net et à l’étranger.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ceci n'est pas un bonbon
Ceci n'est pas un bonbon  —  © Leonard Towers on Visual Hunt/ CC BY

Ceci n'est pas un bonbon ! Un petit ours jaune en gélatine, une sucette ou une gomme à mâcher… Les enfants peuvent vite être tentés de manger tout ce qui ressemble à un bonbon. Mais attention ! S’ils contiennent du THC, même à faible dose, ces sucreries peuvent s’avérer dangereuses pour les plus jeunes.

Dans un tweet, le centre antipoison et de toxicovigilance de Paris « alerte sur le potentiel risque pour les enfants de la commercialisation en ligne (sites hors France) de bonbons à base de cannabis »

Une banalisation des produits dérivés

Dernièrement, quelques patients ont contacté le centre après avoir consommé des produits à l’aspect de bonbons. Ils ont décrit aux médecins des troubles neuropsychiques comme des malaises, « des « bad-trip » plus importants que s’ils avaient fumé un joint », explique le Dr Vodovar, médecin au centre antipoison de Paris. « Le plus souvent, les produits sont ramenés de l’étranger. »

Après quelques recherches, l’équipe s’est inquiétée de la « banalisation » de ces produits dérivés. « Nous avons régulièrement des problèmes à cause de la drogue à disposition des enfants. Ils prennent la résine posée à leur hauteur pour du chocolat », indique le médecin. Ces formes ludiques, désormais courantes, le préoccupe. Il le rappelle : le THC peut provoquer « des troubles de la conscience, des comas ou des intubations » et les enfants de moins de 6 ans sont les plus vulnérables.

En quelques clics sur un fameux moteur de recherche, le Dr Vodovar parvient sur un site qui permet d’acheter ce type de sucreries à l’étranger. Exemple : « Ici il y a 50 mg de THC dans chaque bonbon. C’est un paquet de quatre. Si un enfant avale 200 mg de THC, c’est déjà beaucoup ! (…) Et puis on ne sait jamais si le taux indiqué est réel. »

Le "space cake" au bureau : la blague pas drôle du tout 

L’absorption de THC, même sous des formes qui peuvent sembler anodines, n’est pas à prendre à la légère. Fin mai 2019, un salarié de l’entreprise Cochonou de Saint-Symphorien-sur-Coise a été transporté en urgence absolue à l’hôpital après un malaise lors d’un pot de départ. Il s’est réveillé intubé le lendemain, a indiqué Le Progrès dans un article.

Un de ses collègues a été transporté à l’hôpital de Saint-Étienne après avoir connu de graves problèmes au cerveau. Dans les deux cas, le personnel soignant est formel : il s’agit d’une intoxication au cannabis.

Pour son goûter de départ, un intérimaire avait apporté un « space cake » sans en informer les autres salariés. La plaisanterie aurait pu avoir des conséquences encore plus graves.