À Dinan, un lycéen meurt après à une surdose de morphine

Le jeune homme, scolarisé à Dinan, dans les Côtes-d'Armor, avait utilisé un patch de morphine, disponible, en théorie, uniquement sous ordonnance.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration
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Un lycéen, scolarisé en classe de Première à Dinan, est mort d'une surdose de morphine dans son internat, a déclaré, mercredi 8 mars, la procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, à l'AFP.

 Le jeune homme, âgé de presque 17 ans, avait été retrouvé inanimé, jeudi dernier vers 07H00, par un camarade, dans son lit d'internat du lycée La Fontaine des Eaux. L’adolescent aurait utilisé un patch de morphine. "Les analyses toxicologiques montrent que le décès est dû à une surdose de morphine qui a entraîné une asphyxie", a expliqué la procureure.

Un autre lycéen concerné

Selon les premiers éléments de l'enquête, "des patchs de morphine circulaient dans le lycée, pas 50, mais 2 ou 3", a précisé la magistrate, ajoutant que les enquêteurs cherchaient à savoir comment ces patchs disponibles uniquement sur prescription médicale et classés dans la catégorie des stupéfiants, étaient arrivés entre les mains des élèves. "C'est la première fois que l'on voit cela", a-t-elle souligné.

Les analyses ont également montré que le jeune homme avait consommé du cannabis, mais "à une dose non létale", a précisé la procureure.

Un autre lycéen, qui s'était lui aussi appliqué un patch de morphine, avait renoncé après avoir senti qu'il faisait un malaise.

Patch sous ordonnance sécurisée

Selon une pharmacienne, interrogée par l'AFP, les patchs de morphine sont des anti-douleurs principalement utilisés "dans des cas de cancers ou pour des patients qui présentent des troubles neurologiques". À renouveler toutes les 72 heures, ils agissent immédiatement. "Nous ne les délivrons que sur présentation d'une ordonnance sécurisée (infalsifiable, NDLR) faite par un médecin spécialisé, car ils sont considérés comme des stupéfiants", a-t-elle expliqué. 

"On ne donne que la dose prescrite car ce sont des doses assez fortes", précise la pharmacienne. Selon elle, un patient intolérant "peut mal réagir, même avec une dose assez faible. Dans le pire des cas, un patch peut provoquer une détresse respiratoire voire un arrêt cardiaque".

Le lycéen décédé devait "avoir quelques difficultés, peut-être un mal-être", mais "ce n'est pas sur la personnalité de la victime que les enquêteurs investiguent", a indiqué la procureure, ajoutant qu'aucune intention de suicide n'avait été relevée chez lui.

Le lycée de La Fontaine des Eaux, un important établissement du département, regroupe des filières générales et technologiques et compte 2.100 élèves.