Diabète : les conditions d'obtention du permis de conduire bientôt assouplies

Jusqu'à présent, les diabétiques désireux de passer leur permis de conduire devaient déclarer leur maladie à l'auto-école et passer une visite médicale. Ces conditions seront bientôt assouplies.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Illustration : un test de glycémie.
Illustration : un test de glycémie.

"Dorénavant, pour gérer son permis de conduire ça se passera avec le médecin traitant et non avec un médecin agréé qui vous voit pour la première fois", s'est félicité Gérard Raymond, président de la FFD lors d'une conférence de presse présentant 15 propositions pour améliorer la qualité de vie des diabétiques. Il s'agit là du "fruit d'une dizaine d'années de travail auprès des ministères" concernés, a-t-il souligné.

Dans la législation actuelle, le médecin agréé devait "juger le candidat diabétique apte à gérer son hypoglycémie". Le permis n'était attribué que pour une période limitée à 5 ans, sous réserve de l'accord de ce médecin.

L'accord intervenu ce 6 novembre entre la Fédération française des Diabétiques, la Sécurité routière, le ministère de l'Intérieur et celui de la Santé devra encore être suivi d'une circulaire pour entrer en vigueur, a indiqué M. Raymond pour qui c'est "un assouplissement considérable". "Si le médecin traitant ou le spécialiste juge que son patient est apte à gérer son diabète, il n'aura même pas besoin de le déclarer à l'auto-école, sinon, on retrouve la procédure précédente avec un renvoi devant le médecin agréé", a détaillé M. Raymond.

Quatorze autres propositions devant les députés

Parmi les 15 propositions de ces Etats Généraux lancés en 2017, auxquels ont participé près de 60.000 personnes (ateliers, enquêtes, plateforme sur internet), la demande d'une révision des textes qui interdisent l'accès à certains métiers (marins, personnel navigant commercial, police, gendarmerie, douanes ...).

"Pour un enfant, ne pas pouvoir devenir pompier c'est casser un rêve", a souligné Aubépine, jeune diabétique très présente sur les réseaux sociaux, venue témoigner à la conférence de presse.

"Le statut de travailleur handicapé peut être un frein", a souligné M. Raymond. La Fédération défend l'élaboration d'un statut "intermédiaire", qui permettrait au salarié diabétique d'aller à ses rendez-vous médicaux par exemple, avec une compensation pour l'employeur.

Les 15 propositions, qui mettent notamment l'accent sur la prévention (repérage du diabète, éducation à l'alimentation, activité physique), seront présentées le 12 novembre aux députés.

avec AFP

En France, 3,7 millions de personnes sont traitées pour diabète, dont 90% de type 2, causé par des facteurs génétiques mais aussi environnementaux comme l'alimentation et le manque d'activité physique.