Les produits contenus dans les teintures jugés dangereux

L’ANSES alerte sur la dangerosité de certains composants présents dans les produits de décolorations capillaires. Ils contiennent des substances appelées persulfates dont la toxicité inquiète.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Pour l’ANSES, il faut restreindre dans les meilleurs délais l’usage des persulfates dans les teintures afin de protéger les consommateurs et surtout les coiffeurs. 

Sur les 1144 cas de pathologies en relation avec les persulfates rapportées au RNV3P (réseau national de vigilance et de prévention des risques professionnels) entre 2001 et 2015, près de 98 % concernaient des coiffeurs. 

Car pour faire des teintures, il n’y a qu’une seule solution, comme l’explique Betty Baudain, coiffeuse : « Pour un résultat comme celui là, on n’a vraiment pas d’autre choix, pour atterrir dans le blond il faut vraiment passer par la case décoloration. C’est obligatoire on ne peut pas faire autrement. » 

Substances nocives et volatiles

Le produit miracle, c’est cette poudre oxydante. Elle contient des persulfates. Des substances nocives et très volatiles qui sont la deuxième cause d’asthmes professionnels, selon le Dr Clémence Leborgne, médecin du travail et toxicologue : « les persulfates alcalins sont d’importants allergisants respiratoires. Ils peuvent provoquer des rhinites, le nez qui coule, qui gratte, des éternuements… Ils peuvent également donner des asthmes. Enfin les persulfates alcalins, sont une cause majeure d’allergies cutanées. Ils vont déclencher des exémas cutanés chez les sujets sensibilisés. On estime qu’il y a entre 11 et 22 % de coiffeurs potentiellement sensibilisés qui pourraient développer cet exéma.» 

"J’ai continué à travailler jusqu’au jour où j’étais trop à vif et j’ai dû arrêter"

C’est ce qui est arrivé à Laura qui a développé une allergie aux persulfates d’ammonium après 10 ans de coiffure. « Voici les dégâts de la chimie. Ca commençait par des démangeaisons, des petites cloques, des petites vésicules remplies d’eau. A force de se gratter forcément ça faisait des crevasses, des coupures, et ça a duré 4 ans comme ça. Pendant 4 ans j’ai continué à travailler comme ça jusqu’au jour où j’étais trop à vif et j’ai dû arrêter. J’ai été mise en inaptitude ».  Reconnue travailleur handicapé, Laura a bénéficié d’aides pour monter son salon bio. Ici aucun produit chimique. Seulement des plantes et de l’eau chaude. 

Coloration bio ou non, il vaut toujours mieux vaut tester le produit avant de l’appliquer sur vos cheveux. 

https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-recommande-de-restreindre-les-substances-persulfates-dans-les-produits-capillaires