Maladie de Lyme : des médecins poursuivis

Des prescriptions trop importantes d'antibiotiques, des remèdes à base d'huiles essentielles sans efficacité prouvée, des tests de dépistage trop nombreux ou inutiles… Quatre médecins sont poursuivis devant le Conseil de l'Ordre des médecins pour ne pas avoir suivi les recommandations officielles dans la prise en charge de la maladie de Lyme.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Choix des antibiotiques, durée des traitements, diagnostic… tout a été défini officiellement en 2006 lors d'une conférence de consensus
Choix des antibiotiques, durée des traitements, diagnostic… tout a été défini officiellement en 2006 lors d'une conférence de consensus

Selon l'avocate des médecins, Me Catherine Faivre, les poursuites sont avant tout motivées par des raisons économiques : "C'est sur la base d'un contrôle de leur activité, sous l'angle économique, d'économie des soins, que ces poursuites sont engagées. On met en face de la liberté de prescription qui appartient à tout médecin, une obligation de prescrire conformément à une nomenclature qui assure un remboursement au préjudice de la Caisse d'Assurance maladie. Or, un médecin a une liberté de prescription et a surtout la liberté d'adapter les soins qu'il estime être les plus appropriés à l'état clinique du patient".

L'Assurance maladie a laissé à l'Ordre des médecins le soin de s'exprimer sur ce sujet. Son représentant, le Dr André Deseur, rappelle que les praticiens poursuivis ont fait de très nombreuses entorses à la règle avec parfois des risques pour la santé des patients : "Nous avons en l'occurrence des traitements mettant en œuvre des antibactériens, des antibiotiques qui ont des effets secondaires qui apparaissent avec le temps. Effets secondaires qui peuvent être graves avec des atteintes hépatiques, des lésions tendineuses… On fait courir ce risque avec des traitements prolongés sans qu'il soit considéré et démontré qu'ils sont indiqués".

Dans leur combat, les quatre praticiens sont soutenus par les associations de patients. Pour elles, les protocoles de soins existant pour la maladie de Lyme sont obsolètes et ne prendraient pas la mesure de la souffrance des patients. Les praticiens mis en cause risquent un blâme, une amende voire une interdiction temporaire d'exercer.