Rougeole : 56 cas en Île-de-France en octobre

A titre de comparaison, il n’y a eu que quatre cas de rougeole par mois en moyenne dans cette zone durant les six premiers mois de 2018.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Rougeole : 56 cas en Île-de-France en octobre
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L’Île-de-France championne de la non-vaccination ? C’est ce qu’on pourrait croire au vu des derniers chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS) : 56 cas ont été recensés pour le seul mois d’octobre. L’année dernière, à la même période, seuls trois cas avaient été enregistrés dans la région. Aucun décès ni aucune forme sévère de la maladie n’ont été constatés, mais 11 personnes ont été hospitalisées depuis le mois de septembre. Parmi elles, principalement des enfants de 4 ans dont les vaccins n’étaient pas à jour. La Seine-Saint-Denis est le département le plus touché.

"Le fait que la région parisienne soit une région très dense avec des populations qui circulent beaucoup et de nombreux échanges peut être une source d’explication", note le Dr Luc Ginot, directeur promotion de la santé et réduction des inégalités de l’ARS Île-de-France. Dans la région, la couverture vaccinale complète pour les enfants de 24 mois est de 85%, ce qui reste insuffisant. La non-vaccination peut s’expliquer par plusieurs facteurs, selon le Dr Ginot : "Des enfants qui auraient reçu une dose mais pas les deux, un manque d’informations et des difficultés d’accès au système de santé pour certaines personnes, et une défiance pour d’autres."

Une maladie potentiellement mortelle

Il est actuellement estimé qu’un taux de 95% de vaccination permet de constituer une couverture vaccinale efficace. Or, ce taux est beaucoup plus faible en Europe, en particulier en France. Cette sous-vaccination s’accompagne depuis 2008 d’une recrudescence des cas de rougeole sur le territoire. "Cette maladie est très fortement contagieuse, avec un malade qui peut contaminer 15 à 20 personnes", indique le Dr Ginot.

La rougeole est une maladie potentiellement mortelle. Si une proportion suffisante de la population est correctement vaccinée néanmoins, le virus ne trouve pas de relai et ne peut se propager en infectant les personnes fragiles (enfants n’ayant pas reçu les deux doses de vaccins, personnes immunodéprimées, personnes non-répondantes au vaccin, autres personnes non-vaccinées). "Ne pas se vacciner, ce n’est pas faire un choix personnel, c’est faire courir un danger collectif" a ainsi rappelé Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS Île-de-France.

"Vaccination contre la rougeole : toute une histoire." Sujet diffusé le 22 février 2018.