Fièvre Ebola : l'épidémie gagne du terrain en Afrique
Les frontières libériennes sont désormais fermées, un hôpital de Lagos (Nigeria) se trouve en quarantaine, la fièvre Ebola continue de s'étendre en Afrique de l'Ouest. Quatre pays sont maintenant touchés. Selon les derniers chiffres de l'OMS, le virus a fait 672 morts au Libéria, en Guinée, en Sierra Leone et désormais au Nigeria.
Les autorités nigérianes ont déclaré vendredi 25 juillet 2014 qu'un Libérien décédé en quarantaine à Lagos, au Nigeria, est mort du virus Ebola, confirmant ainsi le premier cas du virus mortel dans la ville la plus peuplée d'Afrique. "Le patient a fait l'objet de tests médicaux qui se sont avérés positifs au virus Ebola", a déclaré le ministre nigérian de la Santé Onyebuchi Chukwu.
Le patient, âgé de 40 ans, était un consultant du ministère libérien des finances. À son arrivée à l'aéroport de Lagos, le 20 juillet, il avait été pris de violents vomissements et diarrhées et avait été immédiatement hospitalisé.
"Ne pas semer la panique"
"Nous avons fermé l'hôpital et certains des personnels hospitaliers qui avaient été en contact avec la victime ont été isolés", a déclaré le commissaire à la santé de l'État de Lagos, Jide Idris, à la télévision nationale. La conseillère spéciale pour la santé a elle déclaré que "la priorité, dans l'immédiat est de ne pas semer la panique".
Un dispositif d'urgence a été déployé à Lagos a-t-elle ajouté, et on tente de retrouver "ceux qui ont pu être en contact avec cet homme afin de prévenir les risques d'infection". La capitale économique du Nigeria compte plus de 21 millions d'habitants. Selon les experts, une épidémie de fièvre Ebola serait beaucoup plus difficile à maîtriser dans cette mégalopole que dans les milieux ruraux.
672 morts et 1.201 cas détectés
Selon les derniers chiffres de l'OMS, le bilan de l'épidémie de fièvre hémorragique continue de s'étendre avec 1.201 cas détectés et 672 morts.
Le Libéria a annoncé, lundi 28 juillet, la fermeture d'une partie de ses frontières pour tenter d'enrayer la propagation du virus. 525 cas, dont 224 mortels, ont été signalés par Médecins Sans Frontières (MSF) dans le pays.
Ce week-end, une ONG américaine a annoncé avoir placé en quarantaine deux Américains, dont un médecin, engagés dans la lutte contre l'épidémie et contaminés par le virus.
Pour tenter de stopper la propagation de l'épidémie, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a annoncé que le dispositif de surveillance sanitaire sera renforcé, avec des tests de dépistage obligatoires avant de quitter ou de rentrer au Libéria. Les rassemblements publics sont également interdits jusqu'à nouvel ordre.
Les Etats-Unis s'inquiètent
De leur côté les autorités de santé américaines s'inquiètent de la propagation du virus vers le continent américain. Elles ont ainsi demandé aux personnes voyageant en Afrique de l'Ouest de prendre un maximum de précautions. "Notre inquiétude est que l'épidémie soit réensemencée ailleurs, comme un feu de forêt peut se répandre en partant d'un seul arbre, avec des étincelles", a expliqué Stephan Monroe, des centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). "Il y eu des cas réensemencés par des personnes qui ont traversé la frontière, donc jusqu'à ce que nous puissions identifier et interrompre chaque source de transmission, nous ne serons pas en mesure de contrôler l'épidémie", a-t-il insisté.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. La fièvre hémorragique qu'il provoque se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l'homme. Pour l'instant, aucun vaccin homologué n'existe contre le virus.
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