Les internes en grève contre l'année d'études supplémentaire

En grève, les internes en médecine sont appelés à manifester aujourd’hui à 14 h devant le ministère de la Santé. Ils s’opposent à l’allongement de leurs études d’une année pour combler les déserts médicaux.

Muriel Kaiser avec AFP
Muriel Kaiser avec AFP
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Yaël Thomas, président de l'Anemf, invité du Mag de la Santé  —  Le Mag de la Santé - France 5


Ce vendredi 14 octobre, les internes en médecine font grève contre la réforme du système de santé. En début d’après-midi, ils se rassemblent aussi devant le ministère de la Santé pour exprimer leur colère. Dans leur viseur : l’année d’études supplémentaire proposée par le gouvernement.

Cette journée de mobilisation est organisée par deux syndicats : l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) et les internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Ils réclament le retrait de la mesure instaurant une quatrième année d’internat pour les futurs médecins généralistes. Selon le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2023, celle-ci serait effectuée "en priorité dans des zones où la démographie médicale est sous‑dense".

"Instrumentaliser les médecins en formation"

Débattu cette semaine à l'Assemblée nationale, l'article contesté a été validé par les députés de la commission des Affaires sociales, avec quelques amendements. 

Cela ne suffit pas à calmer la colère des internes. L’ISNI dénonce une réforme destinée à "instrumentaliser les médecins en formation pour répondre à moindre frais" aux problèmes d'accès aux soins et "menée sans concertation avec les principaux intéressés". 

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Les syndicats apportent leur soutien

Les internes peuvent compter sur le soutien de la plupart de leurs aînés. Du côté des hôpitaux, la CGT, la CFE-CGC, mais aussi les praticiens d'APH, les urgentistes de l'Amuf et les anesthésistes du SNPHARE ont annoncé leur participation à la manifestation devant le ministère. 

Chez les libéraux, la CSMF, première organisation de la profession, a approuvé la grève des internes. Elle juge "irresponsable" de les envoyer seuls dans des déserts médicaux. "Soutien total" également du SML, qui considère que la mesure revient à faire "porter sur les épaules de la jeunesse le poids de 25 ans d'erreurs des gouvernements successifs". 

Le gouvernement se défend


Le principal syndicat de généralistes, MG France, partage aussi "l'inquiétude des étudiants", tout en réclamant "une quatrième année répondant à leurs légitimes attentes". 

Le ministre de la Santé, François Braun, défend pour sa part cette "année de consolidation" et assure qu'elle ne comprendra pas de mesures coercitives, mais vise à "accompagner les futurs médecins pour une installation dans les meilleures conditions".