Troubles "dys" : pour une meilleure coordination des professionnels spécialisés

Pour éviter les retards diagnostiques et les errances dans la prise en charge des enfants souffrant de troubles de l’apprentissage, la Haute autorité de santé a présenté ce 31 janvier ses préconisations en terme de parcours de soin, inspiré des retours d’expériences du territoire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dysorthographie… parfois désignés sous le vocable générique de "troubles dys", les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) toucheraient près de 8% des enfants d’âge scolaire. Depuis le début des années 2000, des stratégies d’accompagnement ont été développées de façon indépendante sur le territoire français, faisant émerger une offre de soin jugée en 2013 "hétérogène et inégale" par un rapport de la Commission nationale de la Naissance et de la Santé de l’enfant (CNNSE).

Pour pallier cette disparité, la Haute Autorité de Santé propose depuis ce 31 janvier un document à destination des soignants et des enseignants, détaillant "le parcours santé de référence" des enfants atteints d’un TSLA.

Réserver les centres universitaires aux cas les plus complexes

Tous les enfants souffrant de troubles dys n’ont pas besoin de la même prise en charge. Dans les cas les plus fréquents et les moins sévères, une prise en charge "de proximité" peut être assurée par les médecins généralistes (ou les pédiatres) et les rééducateurs libéraux (orthophoniste, ergothérapeute, psychomoticien…).

Les difficultés dénoncées par la CNNSE se rencontreraient à un deuxième niveau de prise en charge, qui implique les compétences de plusieurs professionnels "spécifiquement formés aux troubles dys et aux approches neurocognitives". Le parcours de soin idéal, selon la HAS, doit mettre en relation ces professionnels entre eux, sous la supervision d’un "médecin expert".

Or, à ce jour, de telles coordinations n’existeraient que "par endroits".

Outre la question du suivi inadapté des enfants, le mauvais déploiement de ce deuxième niveau de prise en charge a une autre conséquence notable : les centres de référence des TSLA, rattachés aux hôpitaux universitaires – dernier niveau de prise en charge existant, réservé aux situations les plus complexes, "se trouvent saturés par des sollicitations trop fréquentes et pas toujours justifiées"…

"Le niveau 2 de prise en charge" doit aujourd’hui se développer pour couvrir l’ensemble du territoire, sous la forme d’une offre en proximité des lieux de vie des enfants, et accessible dans un délai raisonnable", souligne la Haute autorité de santé. Selon elle, une meilleure identification par les professionnels des trois niveaux d’accompagnements des TSLA, ainsi que le respect d’un cahier des charges inspiré des expériences réussies, constituera une avancée significative pour les enfants.

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Dans une communication de septembre 2015, l'Académie nationale de médecine évaluait la fréquence des troubles "dys" à "environ 8% des enfants d'âge scolaire". La recherche progresse mais l'origine de ces troubles reste encore mal comprise.