Fongicides : "Le droit à ne pas être empoisonné est un droit fondamental"

Dans son dernier livre, le journaliste Fabrice Nicolino alerte sur les dangers des fongicides, des substances utilisées dans les champs de blé, d’orge et même sur certains fruits. Elles pourraient avoir de graves conséquences sur la santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Co-fondateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots », Fabrice Nicolino publie ce mercredi « Le crime est presque parfait », un livre-enquête sur les SDHI, des fongicides, qui inquiètent la communauté scientifiques et les associations. Il nous explique pourquoi, selon lui, la situation est très inquiétante.

  • La pression des lobbys

Fabrice Nicolino : " La pression des lobbys est évidente. Il y a des relais puissants jusqu’au sein du ministère de l’agriculture. Et vous avez des groupes industriels qui veulent que leurs produits soient vendus le plus longtemps possible. On s’attend à une multiplication par quatre des SDHI dans les années à venir, donc ça devient un enjeu commercial et industriel très puissant."

  • " Les pesticides volent partout jusque dans l’eau de pluie"

Fabrice Nicolino : " Il y a des risques sanitaires pour l’agriculteur, ses proches et même jusque dans les grandes villes. Tous les pesticides sont des grands voyageurs. Si vous épandez des pesticides sur un sol, vous avez une partie qui repart sous forme de vapeur, qui est récupérée par les nuages, poussé par le vent et qui touchent toutes les villes. Paris est touchée comme les autres villes françaises. Dans l’eau de pluie, il y a des pesticides."

  • " La réponse du gouvernement est ridicule "

Fabrice Nicolino : " Pour le moment la seule réponse du gouvernement c’est de lancer une grande consultation auprès des citoyens et de proposer de mettre des limites entre 5 et 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides. Cette distance n’a aucun sens. L’idée d’instaurer quelques mètres de barrage, c’est ridicule. Le gouvernement s’appuie sur une étude de l’ANSES mais qui est très incomplète. A ce jour, l'Anses est dans l’incapacité de savoir quelle distance serait suffisante pour arrêter l’impact des pesticides sur la santé de l’humain. Imposer une limite de 5 à 10 mètres, c’est se moquer de la science."

  •  Le passage progressif au bio , une solution valable

Fabrice Nicolino : " De nombreux agronomes estiment que le passage à une agriculture biologique sans recours aux pesticides serait une solution valable sous certaines conditions. Et il y a de plus en plus de paysans qui se passent de pesticides. L’obstacle technique est secondaire, ce qui est fondamental c’est l’absence de volonté politique et le blocage de nombreux paysans à arrêter les pesticides quand ça fait cinquante ans qu'ils les utilisent. Mais pour moi le droit à ne pas être empoisonné est un droit fondamental de l’homme."