Maisons de retraite : du cuivre contre les infections nosocomiales

Les maisons de retraite de Champagne-Ardenne s'équipent : cinq établissement de type Ehpad vont remplacer rampes et poignées par des pièces de cuivre. Connu pour ses propriétés antibactériennes, le cuivre permettrait de réduire les infections nosocomiales.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La majorité des infections nosocomiales, c'est-à-dire contractées dans un lieu de soin, se transmettent par les mains des soignants et des patients. Pour contrer cette propagation, le Centre d'information du cuivre a lancé "le plus grand programme-test jamais conduit sur le sujet". Quelque 1.000 poignées de porte et 1.000 rampes en alliage de cuivre vont être installées dans des maisons de retraite de Champagne-Ardenne.

L'expérimentation, qui devrait durer trois ans, est menée sur 600 résidents. Elle a pour but de mesurer la capacité du cuivre à réduire le taux d'infections aigues au sein des maisons de retraite. Les chambres de la moitié du groupe de résidents seront équipées de cuivre tandis que l'autre moitié du groupe servira de chambres-témoins, sans cuivre.

Déjà deux expériences concluantes

Deux expérimentations ont déjà été menées en milieu hospitalier, à l'hôpital de Rambouillet (Yvelines) et au service néo-natalité du CHU d'Amiens (Somme), afin là aussi de lutter contre la transmission d'infections nosocomiales.

"Métal naturellement antibactérien, le cuivre a permis de faire baisser significativement la présence de bactéries au sein du service néo-natalité du CHU d'Amiens", selon les producteurs de cuivre.

À Rambouillet, "le taux d'acquisition" de bactéries multi-résistantes par les patients du service de réanimation (qui exprime le fait d'être ou non porteur de ces organismes) a diminué pendant toute la durée de l'expérimentation.

"Les résultats prometteurs que nous avons obtenus à Rambouillet plaident en faveur de l'utilisation du cuivre, associé aux mesures ayant déjà fait leurs preuves telles que les solutions hydroalcooliques", explique dans le communiqué le docteur Patrick Pina, responsable hygiène à l'hôpital de Rambouillet.

"Nous tenons avec le cuivre une piste sérieuse de prévention de la diffusion des bactéries multi-résistantes", poursuit-il alors que nous "sommes confrontés à une épidémie mondiale de bactéries multi-résistantes, responsables d'infections nosocomiales de plus en plus difficiles à traiter".

Le lavage fréquent des mains reste toutefois le moyen le plus rapide et le plus économique pour réduire les risques d'infections entre personnes.

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Le ministère de la Santé estime à 3.500 le nombre de décès liés à des maladies contractées dans un lieu de soin en France en 2009. Dans les pays occidentaux, l'OMS précise que 7 personnes hospitalisées sur 100 contractent une infection nosocomiale.