Handicap : le cri d'alarme de Philippe Croizon

"Je rêve que le handicap ne soit plus stigmatisé comme une incapacité à produire et à faire", "que mon pays soit montré en exemple dans le monde comme il l'est pour les droits de l'homme"... Philippe Croizon, le sportif français amputé des quatre membres, auteur d'une traversée de la manche, interpelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Dans une lettre ouverte, l'homme qui a relié les cinq continents par les détroits à la nage, veut faire du handicap une "cause nationale".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Philippe Croizon veut faire du handicap une cause nationale
Philippe Croizon veut faire du handicap une cause nationale

"Faire évoluer les mentalités sur le handicap", tel est le but de la démarche de Philippe Croizon. Il constate que le loi du 5 février 2005, pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées, ne répond pas aux attentes d'accompagnement, notamment en matière d'accessibilité aux lieux publics et d'autonomie. "Au contraire, elle les stigmatise", s'insurge Philippe Croizon. "On nous répète sans cesse que "c'est à cause de nous" qu'il faut installer des infrastructures coûteuses", dit-il.

Face au sentiment de peur et d'incompréhension de la part des personnes valides, Philippe Croizon veut voir s'opérer un véritable changement. "Il semble urgent de mettre en place une campagne nationale, une politique d'information massive qui aiderait aux changements des mentalités", écrit-il au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Dans ce sens, il demande au chef du gouvernement que le handicap devienne une "cause nationale" en 2014 ou 2015.

Le sportif lance un cri d'alarme au sujet des conditions de vie des handicapés. "Nos allocations ne s'élèvent qu'à 800 euros par mois. Avec cela, on doit se nourrir, vivre et acheter notre matériel qui coûte cher", s'insurge le sportif. "Il faut savoir que beaucoup d'handicapés vivent sous le seuil de pauvreté. Ma situation personnelle n'est pas celle des autres handicapés", exprime l'ancien ouvrier en métallurgie de 46 ans, privé de ses bras et jambes après une électrocution en 1994. Philippe Croizon rêve d'une société où une personne en situation de handicap peut mener une vie ordinaire dans le pays "des droits de l'Homme", ajoute-t-il.

>> Lire la lettre de Philippe Croizon

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