Fin de vie : le constat accablant du Comité d'éthique

Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) est en colère, et il le fait savoir dans un rapport rendu public ce jeudi 23 novembre. Quelques heures après la présentation de ce texte, Jean-Claude Ameisen, président du CCNE, était sur le plateau du Magazine de la santé pour faire le point sur la situation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien avec Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d'éthique
Entretien avec Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d'éthique

Dans son rapport, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) - qui tape pourtant rarement du poing sur la table - dénonce "le scandale que constitue, depuis 15 ans, le non accès aux droits reconnus par la loi, la situation d'abandon d'une immense majorité des personnes en fin de vie, et la fin de vie insupportable d'une très grande majorité de nos concitoyens".

Principal grief du CCNE : l'inégalité d'accès aux soins palliatifs en France. Encore trop de personnes meurent sans accompagnement aux urgences (8.000 par an) ou en EHPAD (90.000 / an). Le CCNE préconise une réforme du système, permettant notamment d'intégrer les soins palliatifs aux soins curatifs, de mieux former les soignants, ou de développer l'accompagnement à domicile.

Autre thème abordé par le rapport : les directives anticipées, qui ne sont pas encore assez connues. Le CCNE souhaite que ces directives deviennent "contraignantes pour les soignants". Il revendique en outre le droit à la sédation profonde, notamment pour les patients en phase terminale, dans des conditions précisément définies par le rapport.

Le CCNE appelle enfin à une modification de la loi Leonetti concernant les patients en fin de vie. La procédure collégiale de décision d'arrêt des soins devrait associer la famille avec, si nécessaire, le recours à une médiation extérieure.

Quelques heures après la publication du rapport, la Société Française des Soins Palliatifs (SFAP, association regroupant professionnels des soins palliatifs, bénévoles d'accompagnement et usagers) a jugé le constat du CCNE "sévère, mais juste".

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