Des préservatifs moins chers au 1er janvier 2014

Le gouvernement a annoncé le 1er décembre 2013, à l'occasion de la Journée mondiale contre le sida, son intention de baisser la TVA sur les préservatifs. L’objectif est de relancer l’usage de ce mode de contraception, notamment chez les jeunes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Des préservatifs moins chers au 1er janvier 2014

"Le gouvernement veut donner un signal fort", a annoncé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans le Journal du dimanche. "[Le prix des préservatifs] prix va diminuer. Au lieu d'augmenter au 1er janvier comme cela était prévu, le taux de TVA qui leur est appliqué va baisser de 7 à 5,5%".

Souhaitant "que les fabricants jouent le jeu en répercutant cette diminution", la ministre chiffre l'économie à "dix ou vingt centimes d'euros par boîte".

"Cela devrait à la fois inciter les jeunes et les moins jeunes à mieux se protéger et favoriser la contraception", a-t-elle estimé.

La capote n'a plus la côte

Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), l'usage du préservatif est en baisse "parmi les populations les plus concernées par les infections sexuellement transmissibles (IST)", principalement les jeunes, les homosexuels masculins et les migrants d'Afrique sub-saharienne.

En 2010, par exemple, "34% des hommes de moins de 30 ans dis[ai]ent l'avoir utilisé, alors qu'ils étaient 50% en 2004", a souligné l'Institut. Une enquête de la presse gay en 2011 a également montré une hausse des rapports sans préservatifs par rapport à 2004.

"Les progrès thérapeutiques ont éloigné les craintes d'une contamination par le VIH", constate l'Inpes, qui lance ce lundi 2 décembre une nouvelle campagne sous le slogan "La meilleure défense, c'est le préservatif". 

En France, l'épidémie de sida reste stable avec 150.000 personnes touchées. Mais "l'an dernier, 6.400 nouvelles contaminations ont eu lieu et près de 30.000 personnes ignorent qu'elles sont porteuses du virus", selon la ministre de la Santé.

Une "goutte d'eau" ?

Le directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), Jean-François Delfraissy, a également salué dimanche sur Europe 1 la décision gouvernementale, en soulignant que le préservatif était "la pierre angulaire de la prévention".

Pour Aides et Act Up, l'annonce gouvernementale ne constitue toutefois qu'une "goutte d'eau" par rapport aux efforts nécessaires en matière de prévention et de dépistage.

"Ce n'est pas dix centimes de moins sur une boîte qui va changer grand-chose […] En ce qui nous concerne, la plupart des préservatifs qu'on distribue sont gratuits", souligne Bruno Spire, président d'Aides.

"Ce qu'il faut, c'est donner la possibilité aux personnes de sentir qu'elles peuvent être concernées par le risque, cela demande du travail de terrain et de rencontrer les gens et notamment les groupes les plus exposés, comme les gays, les usagers de drogues, les migrants... C'est ce qu'on fait à travers nos actions de dépistage qui ne sont pas suffisamment financées", a-t-il ajouté, pointant une baisse des subventions.

"Baisser la TVA sur les préservatifs c'est toujours bon à prendre, mais ce n'est que très partiel par rapport aux énormes efforts à faire", renchérit Laura Pora, responsable d'Act Up Paris.

 

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