Compléments alimentaires : quels sont les risques ?

Devant l'essor de l'offre concernant les boissons énergisantes et les compléments alimentaires, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) a reçu pour mission, en 2010, d'identifier les éventuels effets indésirables liés à la consommation de ces produits. Un premier bilan de ce dispositif de "Nutrivigilance", destiné à renforcer la sécurité des consommateurs, a été présenté le 8 octobre 2014, à Paris.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Depuis la mise en place du dispositif de Nutrivigilance de l'Anses, une dizaine de recommandations ont été émises sur des produits tels que des boissons énergisantes ou des compléments alimentaires à base de levure de riz rouge, de psynéphrine, de lutéine ou de zéaxanthine.

"Bien que la sécurité sanitaire des aliments soit très encadrée et surveillée, ces nouveaux produits, souvent perçus comme anodins par les consommateurs peuvent, dans certaines conditions, les exposer à des risques qu'il faut être en mesure d'identifier."

Les compléments alimentaires, principal sujet des déclarations

En France, un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment "au moins occasionnellement" des compléments alimentaires ou des vitamines et minéraux sous forme médicamenteuse, selon l'étude INCA 2 menée par l'Anses. Un peu plus d'un adulte sur vingt et d'un enfant sur cent en consommeraient "toute l'année ou presque".

Depuis 2010, l'Anses a reçu "plus de 1.500 signalements d'effets indésirables liés à ces produits". Les trois quarts concernent directement la consommation de compléments alimentaires, le reste des déclarations concernant "des aliments enrichis ou des denrées destinées à une alimentation particulière" (préparations pour nourrissons, pour personnes intolérantes au gluten, pour personnes âgées, etc.).

Plus d'un quart des signalements analysés concernent des compléments alimentaires "minceurs", "capillaires" ou destinés à diminué le taux de cholestérol. Les principaux effets indésirables recensés sont d'ordre hépatique, digestif et allergique.

Dans le cadre de la mission de Nutrivigilance, l'Anses doit rendre prochainement trois nouveaux rapport concernant les risques éventuels liés :

  • aux compléments alimentaires incorporant de la spiruline ;
  • à l'apport de vitamines et minéraux via des compléments alimentaires au cours de la grossesse ;
  • à la consommation de compléments alimentaires visant le développement de la masse musculaire des sportifs.

Les recommandations de l'Anses 

L'Agence de sécurité sanitaire rappelle que les déficits et les carences en nutriments "sont très rares au sein de la population générale", et concernent majoritairement "quelques substances spécifiques (vitamine D, etc.)", ou des groupes particuliers de la population (femmes enceintes, personnes âgées, populations en situation de grande précarité, etc.)".

Dans ces groupes de population spécifiques, "des apports supplémentaires en vitamines, minéraux et autres nutriments par les compléments alimentaires" peuvent présenter un intérêt, "mais sur conseil médical".

"Pour une grande majorité de la population, une alimentation équilibrée permet d'apporter l'essentiel des nutriments nécessaires pour couvrir les besoins nutritionnels", insiste l'Anses. "Les compléments alimentaires ne sont pas anodins. Leur consommation ne doit pas se substituer à une alimentation diversifiée et devrait être assortie d'un conseil personnalisé auprès d'un professionnel de santé".

L'Agence souligne qu'il est important d'éviter "des prises prolongées, répétées ou multiples au cours de l'année de 
compléments alimentaires sans s'entourer des conseils d'un professionnel de santé", et insiste sur le fait d'être "très vigilant vis-à-vis des produits mis en avant pour des propriétés 'miracles' 
et/ou vendus en-dehors des circuits traditionnels, notamment par Internet." 

En savoir plus sur le dispositif de nutrivigilance :

Sur Allodocteurs.fr :

Site de l'Anses :

Les signalements à l'Anses doivent être réalisés par les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, diététiciens...) qui identifient, chez leurs patients, des effets indésirables "qu'ils suspectent d'être en lien avec la consommation de ces aliments spécifiques".