Violences en milieu sanitaire : un bilan pour sensibiliser les acteurs

L'Observatoire National des Violences en milieu Sanitaire (ONVS) a rendu public le 12 juin 2013 son bilan annuel des signalements d'agressions transmis par les établissements de santé français. Les déclarations n'étant pas obligatoires, les données recensées sont très parcellaires. Leur publication annuelle a néanmoins pour vocation d'illustrer la réalité des situations vécues au sein des établissements, de sensibiliser les acteurs et d'encourager aux actions de prévention.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Violences en milieu sanitaire : un bilan pour sensibiliser les acteurs

Depuis 2005, les services du ministère de la Santé recueillent sur la base du volontariat les signalements de faits de violence commis au sein de différents types d'établissements de santé. En 2012, de nouveaux protocoles de déclaration ont été mis en place, et de nouveaux établissements autrefois exclus du dispositif (parmi lesquels ceux de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris) ont participé aux signalements. Les résultats publiés cette année (pdf) par l'Observatoire National des Violences en milieu Sanitaire (ONVS) sont donc difficiles à comparer avec ceux des années précédentes.

En 2012, l'ONVS a traité plus de 11.000 signalements, émanant de 12% des établissements concernés par le dispositif de signalement. Sept déclarations sur dix ont concerné les atteintes aux personnes, le reste portant sur des atteintes aux biens. La moitié des atteintes aux personnes déclarées correspond à des violences physiques. Dans 84% des cas, les signalements d'atteinte aux personnes concernent le personnel des établissements sanitaires. Trente déclarations sont associées à l'emploi d'armes (armes blanches, bombe lacrymogène, canne ou bistouri).

Les signalements d'agression émanent pour l'essentiel de services soumis à une très grande tension ou au contact "de patients difficiles". De fait, les services qui ont le plus déclaré ont été la psychiatrie (2.886 signalements, 23% de signalements pour les atteintes aux personnes dont 52% sont des violences physiques), les urgences (1.611 signalements, dont 74% d'injures et menaces) et les services gériatriques (1.166 signalements). Si l'on s'en tient à comparer les proportions de signalements service par service entre 2011 et 2012, ceux-ci apparaissent stables en psychiatrie, en diminution aux urgences, mais en augmentation dans les services gériatriques.

"L'hôpital est [...] par nature un lieu hors du commun où l'angoisse, la tension, l'émotion sont toujours très présentes", soulignent les auteurs du bilan. "Parfois, ces tensions aboutissent à des actes violents (agressions verbales, bousculades, coups). Ces actes génèrent bien souvent une grande incompréhension, et parfois de vraies difficultés professionnelles chez les personnels hospitaliers, dont la mission consiste précisément à venir en aide aux patients et à leurs proches. Les actes violents y apparaissent donc d'autant plus intolérables, et c'est aussi ce message que tiennent à faire passer les établissements qui développent une politique de signalement".

Les statistiques de l'ONVS sont proposées aux Agences régionales de santé (ARS) pour aider celles à identifier la typologie des violences dans les hôpitaux. Cependant ces données étant, comme on l'a dit, dépendantes de la volonté de signalement de chaque établissement, celles-ci ne peuvent en aucun cas être considérées comme des indicateurs régionaux de dangerosité.

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