Le monoxyde d'azote aiderait les patients en soins intensifs

Une étude menée sur l'Everest par des chercheurs de l'université de Londres a mis en évidence le rôle du monoxyde d'azote dans l'adaptation du corps à l'appauvrissement en oxygène. Cette découverte pourrait s'avérer utile pour les patients dans un état critique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le monoxyde d'azote aiderait les patients en soins intensifs

L'effet de l'altitude sur la production de globules rouges est bien connu des sportifs de haut niveau qui effectuent souvent des stages "d'oxygénation" en montagne. Pour compenser la raréfaction de l'oxygène, en plus de produire davantage de globules rouges (l'effet recherché par la prise d'EPO), le corps procède à d'autres changements dans son métabolisme.

Des chercheurs de l'université de Londres ont ainsi découvert que le monoxyde d'azote (NO) contribuait à une meilleure adaptation de l'organisme lorsque celui-ci était soumis à une atmosphère pauvre en oxygène. On sait déjà que la molécule remplit au sein du corps humain de nombreuses fonctions (neurotransmetteur, vasodilatateur, régulateur de la pression sanguine…). En comparant avec des personnes vivant au niveau de la mer, l'équipe a constaté que le taux de monoxyde d'azote de celles vivant en haute altitude était plus élevé.

Cette constatation est vraie aussi bien pour les populations vivant en permanence à ces altitudes que pour celles qui évoluent habituellement plus bas et qui cherchent à s'adapter aux nouvelles conditions. Selon les chercheurs anglais, le NO contribuerait donc à mieux tolérer l'hypoxie (l'insuffisance de l'apport en oxygène dans les tissus). Ils  se sont aussi aperçus qu'il existait des différences entre les personnes dans la réponse de leur corps face à l'altitude, mais l'échantillon d'étude étant trop faible, ils ne peuvent extrapoler des explications avec certitude. Cependant ils ont observé que  l'organisme des alpinistes expérimentés en haute altitude répondait plus vite et mieux aux conditions environnementales.

Publiée dans Scientific Reports, cette découverte pourrait trouver une application médicale chez les patients qui sont en situation critique. En effet l'hypoxie pouvant aggraver leur état précaire, l'administration de médicaments favorisant la production de NO allégerait ce risque. Pour le docteur Denny Levett, l'un des co-auteur de l'étude, "grimper à des altitudes extrêmes soumet le corps à un environnement très pauvre en oxygène, de la même manière qu'expérimentent les patients en soins intensifs ayant des pathologies touchant le cœur, les poumons ou le système vasculaire."

Source : EurekAlert!

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