Internes épuisés, patients en danger ?

Ils enchaînent les journées sans pauses et les nuits sans sommeil et pourtant ce sont eux qui nous soignent... Les internes sont au bord de la rupture. Selon une enquête réalisée par l'InterSyndical National des Internes des Hôpitaux (ISNIH), dans 20 % des cas, le repos de sécurité obligatoire n'est pas respecté.

La rédaction d'Allo Docteurs
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- Entretien avec Etienne Pot, secrétaire général adjoint de l'ISNIH -

 Les internes sont confrontés à des cadences infernales et les conséquences peuvent être graves pour les patients. C'est la conclusion d'une enquête réalisée par l'InterSyndical National des Internes des Hôpitaux (ISNIH) auprès de 7 000 étudiants de sixième année de médecine et plus.

Selon cette étude, 20 % des internes ne peuvent pas prendre leur repos de sécurité pourtant obligatoire après toute nuit de garde, ce qui signifie qu'ils travaillent plus de 24 heures d'affilée. Les spécialités les plus touchées par ce dysfonctionnement sont la chirurgie et la gynécologie obstétrique.

Plus alarmant encore : 15 % des internes interrogés déclarent avoir commis des erreurs médicales de prescription, de diagnostic ou d'acte opératoire au-delà de leur 24e heure de garde. Un surmenage qui est également dangereux pour les jeunes médecins eux-mêmes : selon l'étude, 11 % des internes ont eu un accident de voiture au bout de la garde.

Comment expliquer ce surmenage ? A la lecture de cette enquête, on sent que ce sont les internes qui font tourner l'hôpital : les 15 000 internes de France assurent 16 millions de consultations par an. Et certains sont confrontés à des demandes excessives de la part des médecins seniors.

Il s'agit d'un dossier explosif de plus pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

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