Des taux de survie après un cancer très variables en Europe

La comparaison des taux de survie à certains cancers, entre malades des pays d'Europe orientale et ceux du reste du continent, révèle de très importantes disparités, selon les résultats d'une étude publiée le 5 décembre 2013, dans The Lancet Oncology.

La rédaction d'Allo Docteurs
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VIDEO - Prise en charge du cancer : la France est bonne élève. Entretien avec le Pr Agnès Buzyn, présidente de l'INCA.
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L'étude Eurocare-5 a comparé les taux de survie à cinq ans de 9 millions d'adultes et de plus de 60.000 enfants atteints d'un cancer entre 2000 et 2007 dans 29 pays européens au total.

De façon générale, le taux de survie des malades du cancer continue à s'améliorer dans l'ensemble de l'Europe : un tiers des cancers observés avait un taux de survie à 5 ans de plus de 80% en 2007, en tête desquels les tumeurs des testicules (88%), de la bouche (lèvres) (88%), de la thyroïde (86%) et de la prostate (83%).

Le taux de survie à 5 ans se révèle en revanche inférieur à 25% pour les cancers du pancréas, de la plèvre, du foie, de l'oesophage, des poumons et du cerveau.

Même si tous les pays ont enregistré une amélioration entre 2003 et 2007, certains comme les pays nordiques, l'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, le Portugal et l'Espagne, tirent nettement leur épingle du jeu, selon l'étude.

Cancer : les pays de l'Est au dessous de la moyenne

Inversement, la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Slovaquie restent à la traîne, avec des résultats sensiblement en dessous de la moyenne européenne pour certains cancers de bon pronostic.

Il s'agit du cancer du côlon (47% de taux de survie contre 57% en moyenne en Europe), du cancer du rectum (45% contre 56%) ou des lymphomes (50% contre 59%).

La situation s'est en revanche améliorée dans ces pays pour le cancer du sein, avec un taux de survie à 5 ans qui est passé de 70 à 75% entre 1999 et 2007.

Les auteurs de l'étude relèvent que les performances très moyennes du Royaume-Uni et du Danemark s'expliquent principalement par des diagnostics trop tardifs, alors que les pays d'Europe orientale souffrent surtout d'un manque de financements publics, de programmes de dépistages inadéquats et de protocoles de traitements dépassés.

La situation s'est également globalement améliorée en Europe pour les enfants atteints d'un cancer, avec un taux de survie à 5 ans allant de 80% à 70% selon les pays en 2007. Les progrès les plus spectaculaires semblent avoir été réalisés dans le traitement de la leucémie et certains lymphomes.

Aucune amélioration de la survie n'a en revanche été observée dans d'autres cancers pédiatriques tels que le neuroblastome, la tumeur solide la plus fréquente du jeune enfant liée au système nerveux sympathique, ou encore l'ostéosarcome, une tumeur osseuse qui frappe principalement les enfants et les jeunes adultes.

Source : Cancer survival in Europe 1999–2007 by country and age: results of EUROCARE-5—a population-based study. R. De Angelis et coll. Lancet Oncology déc. 2013 doi:10.1016/S1470-2045(13)70546-1

 

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