Des salles de shoot bientôt expérimentées en France ?

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, relance le débat sur l'ouverture de salles de consommation de drogues en France. Elle souhaite lancer des expérimentations de ce type de structures dans plusieurs villes de France d'ici la fin de l'année 2012.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Reportage de Marie Chagneau, Rudy Bancquart et Hervé Droguet

Il en existe déjà dans près de 80 villes dans le monde. Au plus proche de la France, c'est en Espagne, à Bilbao et en Suisse, à Genève, que ces salles ont été lancées. Il s'agit des salles de shoot, autrement dit de salles d'accueil pour les toxicomanes. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré dimanche 21 octobre chez nos confrère de BFM TV souhaiter mettre en place des expérimentations en France avant la fin de l’année dans plusieurs villes comme Paris, Bordeaux et Marseille.

Sécuriser la prise de stupéfiant et améliorer la prise en charge

Ces salles auraient pour mission d'accueillir et d'encadrer la prise de stupéfiants, par injection intra-veineuse ou par inhalation (crack, héroïne). Les toxicomanes peuvent venir avec leurs produits, mais bénéficier de bonnes conditions d'hygiène, de matériel stérile et de la surpervisation de professionnels de santé.

Le but : optimiser les conditions de sécurité pour réduire la mortalité et éviter les risques de contamination par le VIH et les hépatites entre différents usagers de drogues. Un cadre qui fait partie de la prise en charge des toxicomanes. Elle permet aux politiques de prévention de toucher plus d'usager. Dans les pays qui ont adopté ce système, on a constaté plus d’arrêt de consommation de drogue chez les toxicomanes qui fréquentent ces salles. En France, 150 000 personnes seraient actuellement traités avec des médicaments de substitution de l’héroïne.

En France, l'UMP reste hostile à la création de ce type de salle, ils dénoncent une initiative qui banaliserait l'usage de stupéfiants. Là où les détracteurs de ce projet voient une validation de la consommation des drogues, les défenseurs évoquent une étape importante à intégrer au traitement de ces malades. Selon un sondage Ifop, 55 % des Français seraient opposés à ce type de lieu en France.

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