Cri d'alarme contre la médicalisation des e-cigarettes

L'Office français de prévention du tabagisme (OFT) et l'association indépendante d'usagers Aiduce lancent un "cri d'alarme" conjoint pour s'opposer au projet européen de donner le statut de médicament à la cigarette électronique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cri d'alarme contre la médicalisation des e-cigarettes

La cigarette électronique, ou e-cigarette, doit rester "facilement accessible aux fumeurs dans tous les pays européens ; plus le produit est accessible aux fumeurs, plus ils seront nombreux à quitter le tabac", déclare Brice Lepoutre, président d'Aiduce (Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique), mercredi 2 octobre 2013, dans un communiqué co-signé par l'OFT.

En France, "il y a aujourd'hui un million de fumeurs qui sont devenus un million de vapoteurs", estime auprès de l'AFP le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l'OFT, soulignant que le nombre de boutiques d'e-cigarettes a pratiquement quadruplé depuis le début de l'année (près de 400 aujourd'hui).

La décision sur le statut de l'e-cigarette pour les 20 ans à venir devrait intervenir à Strasbourg le 8 octobre 2013 avec le vote par le Parlement européen de la directive sur les produits du tabac, selon les deux associations, qui exhortent les députés à ne pas céder aux lobbies du tabac ni à ceux de l'industrie pharmaceutique.

En France, les ventes de cigarettes, stables depuis 2005, ont baissé de 3% en 2012 et de 8% les 7 premiers mois de 2013, soulignent-elles.

"L'explication la plus plausible à cette baisse des ventes de tabac est l'apparition de l'e-cigarette que 22,6% des fumeurs (3 millions) ont essayé (d'après des données de l'Eurobaromètre 2012), probablement plus de 2 fois plus aujourd'hui". Selon le Pr Dautzenberg, un quart des fumeurs qui l'ont essayée l'ont adoptée.

"Dans des pays comme la France, un statut pharmaceutique (non voulu par les pharmaciens français) réduira considérablement l'accès au produit (à moins d'assister au développement d'un marché illégal) et nuira à la régression du tabagisme", ajoutent les associations.

OFT et Aiduce, alliées pour la première fois dans ce combat contre la médicalisation des e-cigarettes, citent un amendement présenté par des députés européens, Frédérique Ries (Belgique), Rebecca Taylor et Chris Davies (Royaume-Uni) qui soutient leur démarche pour sauver l'e-cigarette.

En l'occurrence, il s'agit d'offrir "un statut non pharmaceutique pour les produits ne revendiquant pas d'effet positif pour la santé et moins de 30mg/ml de nicotine (taux qui pourrait être abaissé à 24 ou 20mg/ml comme en France). L'amendement prévoit également d'imposer des règles afin d'avoir des produits de plus en plus sûrs et éviter leur utilisation par des non-fumeurs ou pour la promotion du tabac.

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