Implants Essure : une association appelle Bayer à indemniser les victimes

Le laboratoire Bayer ne peut plus commercialiser ses implants contraceptifs Essure depuis vendredi et pour trois mois, le temps d’évaluer sa dangerosité. Lundi, l’association Resist, qui représente les femmes françaises s’estimant victimes d’effets indésirables liés aux implants, demande à l’entreprise allemande "d’assumer ses responsbilités et de prendre en charge les victimes".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Depuis 2001 environ 240.000 implants Essure ont été vendus en France.
Depuis 2001 environ 240.000 implants Essure ont été vendus en France.  —  Capture d'écran : association Resist

Le combat contre les implants Essure n’est pas terminé. Vendredi, la commercialisation de ces dispositifs de contraception définitive était suspendue pour trois mois dans toute l’Union européenne. Lundi 7 août, l’association Réseau d'entraide soutien et information sur la stérilisation tubulaire (Resist), demande cette fois à ce que les femmes ayant subi des effets indésirables, qu’elles estiment liés à la pose de ces implants essure, soient indemnisées par Bayer Health Care, le laboratoire fabriquant le produit.

"Le laboratoire Bayer refuse de prendre en charge les victimes de son dispositif, déclare Marielle Klein, présidente de Resist, à Allodocteurs.fr. Resist appelle officiellement le laboratoire Bayer à assumer ses responsabilités et à prendre en charge les victimes." Une façon d’exercer une pression médiatique sur la multinationale, avant de passer sur le terrain juridique via une action de groupe prévue en septembre.

Ces implants de stérilisation féminine en forme de ressorts sont présentés comme une alternative à la ligature des trompes. Leur pose ne requiert généralement pas d'anesthésie générale. Certaines femmes, notamment en France et aux Etats-Unis, remettent toutefois en cause la sécurité de ce produit en raison d'effets indésirables parfois graves survenus après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...).

L’arrêt de la commercialisation "n’enlève rien au préjudice subi par les femmes"

Vendredi 4 août, la National Standars Authority of Ireland (NSAI) avait choisi de ne pas renouveler le certificat de commercialisation des implants Essure. Une décision qui s’applique à toute l’Union européenne et qui court sur trois mois. Le temps de juger de la dangerosité de ces dispositifs.

"C’est une décision qu’on attendait, explique Emilie Gillier, déléguée de Resist en Normandie. Ce n’est pas une finalité, mais ça permet de relancer l’alerte auprès des femmes concernées". Depuis l’annonce de l’arrêt de la commercialisation des implants, l’association reçoit en effet de multiples appels.

Entre 2003 et début février 2017, 1.087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d'effets indésirables, selon l’Agence nationale de sûreté du médicament (ANSM). Depuis 2001, environ 240.000 unités ont été vendues en France, selon Bayer.

L’association Resist compte, elle, 1400 adhérentes au dernier décompte. Des femmes qui veulent donc être indemnisées par le laboratoire. L’annonce de l’arrêt de la commercialisation "n'annule pas à l’action de groupe", assure d’ailleurs Emilie Gillier. "Cela n’enlève rien au préjudice qu’ont subi les femmes."

En avril, l’ANSM avait pourtant jugé, sur la base du rapport d’un comité d’expert indépendants, qu’il n’était "pas nécessaire" de modifier la réglementation sur les implants Essure. Les médecins avaient en outre recommandé de mieux informer les femmes sur les "possibilités d’échec de ce moyen de contraception permanente. "On insiste pour rappeler qu’en cas d’incident, il faut le déclarer auprès de l’ANSM, martèle Emilie Gillier, qui espère que les trois mois à venir permettront à l’ANSM d’infléchir sa position. S’il y a plus de déclarations, donc de données, il sera plus facile pour eux de prendre une décision."