Un chatbot Facebook pour aider les femmes victimes de violences conjugales

L’association Elle Caetera a mis en place une conversation automatique pour orienter les victimes vers une structure adaptée.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Un chatbot Facebook pour aider les femmes victimes de violences conjugales
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Fournir une aide rapide, efficace et facile d’accès pour les jeunes femmes victimes de violences. C’est le pari de l’association Elle Caetera, qui a lancé début mars un chatbot disponible sur l’application Messenger et sur Facebook. Pour l’utiliser, l’internaute peut se rendre sur la page Facebook d’Elle Caetera et lui envoyer un message privé, ou ouvrir l’application Messenger et taper Elle Caetera dans la barre de recherche. Le principe est simple : au cours d’une conversation avec un robot, la victime renseigne, par exemple, sa tranche d’âge ou le type d’agression qu’elle a subi. Ce dialogue est censé permettre au chatbot d’identifier l’infraction commise, et d’orienter la victime vers une structure d’aide adéquate.

Passer le cap de la première prise de parole

Elle Caetera a été créée il y a un an pour aider les victimes de violences sexuelles et sexistes par le biais des réseaux sociaux. Elle cible les femmes entre 15 et 25 ans, car elle constate que celles-ci sont peu réceptives aux méthodes de communication traditionnelles, et qu’elles ont particulièrement peur du jugement. Ce chatbot a ainsi pour but de les aider à passer le cap de la première prise de parole. Pour le moment, seules les internautes vivant en Île-de-France peuvent en bénéficier, mais Elle Caetera a pour ambition d’étendre la disponibilité de son chatbot à toute la France.

Le 27 novembre par ailleurs, la première plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles en ligne a vu le jour. Les victimes et les témoins peuvent y accéder à toute heure de la journée et de la nuit, chaque jour de la semaine. De l’autre côté de l’écran, des policiers et des gendarmes peuvent aiguiller les victimes. Selon le ministère, depuis la mise en place de cette plateforme, un quart des discussions ont entraîné l’ouverture d’une enquête, et un tiers des victimes ont annoncé vouloir porter plainte.

Depuis le 1er janvier 2019, 33 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. En 2016, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, seules 14% des victimes de violences conjugales ont déposé plainte. Parmi ces plaintes, on estime que 8 sur 10 sont classées sans suite.