Urgences de nuit de Clamecy : Agnès Buzyn chahutée

La ministre de la santé a été vivement interpellée lors de son arrivée aux Etats généraux de la santé, dans la Nièvre. En cause : le projet de fermeture des urgences de nuit de l’hôpital de Clamecy.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Urgences de nuit de Clamecy : Agnès Buzyn chahutée

Agnès Buzyn, la ministre de la santé, a été sifflée et huée, à son arrivée aux États généraux de la santé dans la Nièvre jeudi 1er mars, par plus de 200 manifestants inquiets des conséquences de la désertification médicale.

"Les ruraux ont droit aux secours"

Des élus avec leur écharpe tricolore, et des syndicalistes CGT, FO, Solidaires ou FSU l'attendaient de pied ferme à la Maison de la Culture de Nevers, sur fond de crainte d'une fermeture du service des urgences de nuit à Clamecy, dans le département. Ce projet avait conduit 35 maires à remettre leur démission au préfet, la semaine dernière.

"Non à la fermeture des urgences de nuit", "les ruraux ont droit au secours" ou encore "la santé dans la Nièvre, c'est vital", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, qui scandaient "liberté, égalité, maternité", en référence à la maternité de Cosne-sur-Loire, elle aussi menacée de fermeture.

"Les Nivernais entrent en rébellion", a lancé le président du Conseil départemental Alain Lassus (PS), un médecin qui a fait de la santé dans le département l'un de ses chevaux de bataille, et qui travaille à la création d'une "mutuelle solidaire" au niveau départemental. "Dites-nous que vous prenez en compte notre situation désespérée, que vous mesurez nos problèmes et que vous allez nous aider à les résoudre", a-t-il lancé en direction de Mme Buzyn.

Projet de mutualisation

"Il y aura toujours des urgences pour prendre en charge les gens la nuit (...) à Clamecy comme partout en France" grâce à un "service de Samu ou d'urgence qui soit en capacité de répondre à une situation aiguë la nuit", a assuré Mme Buzyn lors d'un point-presse. L'Agence régionale de santé (ARS) "travaille à mutualiser différents services d'urgence, ou le Samu et les urgences ensemble", a précisé la ministre.

"Des aménagements d'organisation deviennent indispensables, compte tenu du manque d'urgentistes dont souffre la région", mais le Smur (service mobile d'urgence et de réanimation) "restera effectif 24 heures sur 24" quoi qu'il arrive, avait de son côté assuré l'ARS, la semaine dernière. L'agence avait aussi précisé que le Projet régional de santé était actuellement "soumis à consultation" et ne serait arrêté et publié que "courant juin 2018".

Des inquiétudes ont également émergé dans le département voisin de l'Yonne, où 500 personnes ont manifesté lundi contre la fermeture des urgences de nuit à Tonnerre. Ce service fait partie, comme Clamecy, des structures d'urgence de Bourgogne-Franche-Comté ayant une activité inférieure à 11.500 passages annuels, selon le schéma régional de santé en discussion.