Violences conjugales : "Si j'avais rencontré ces groupes de paroles plus tôt, j'aurais à mon actif moins de victimes"

Après une condamnation pour violences conjugales, Bruno Brilloit a commencé à participer à des groupes de parole. Cette prise en charge lui a permis de mettre des mots sur des émotions et de se libérer de sa violence. Aujourd'hui il témoigne.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

"Dans des situations conflictuelles, on avait des désaccords parfois [...] Je n'arrivais pas à m'exprimer et donc j'avais recours à cette violence" explique t-Bruno Brilloit. En 2012, il agresse sexuellement une femme, il est condamné et ce moment devient un déclic pour lui.  "Ça a été une prise de conscience de la nécessité de me poser sur cette problématique de violence et d'essayer d'y mettre fin. Quand j'ai agressé cette jeune personne, je me suis présenté spontanément à la police parce que je voulais faire peser le moins possible cette agression sur cette personne.

J'ai été condamné à de la prison avec sursis, à une obligation de soin assortie d'une mise à l'épreuve, à des dommages et intérêts et je suis inscrit au registre des délinquants sexuels sur le territoire national [...] A l'automne 2013, alors que je suis encore en thérapie individuelle, j'agresse ma nouvelle compagne et là, ça va beaucoup trop loin, ça va beaucoup plus loin, je la menace avec un tesson de verre [...]

Comme j'étais en mesure de mise à l'épreuve, j'avais un suivi SPIP (les services pénitentiaires d'insertion et de probation), j'étais obligé de me rendre tous les deux mois à des rendez-vous et ça tombait quelques semaines après l'agression, j'avais un rendez-vous avec ma référente et je lui ai fait état de l'agression. C'est à ce moment là qu'elle me parle de groupes de parole et c'est la première fois que j'en entends parler. C'est pour moi une véritable révélation [...] J'ai appris à mettre des mots là où il n'y en avait pas".