Urgences : ce que l'on sait du décès d'une femme à Lariboisière

Après avoir été vue par une infirmière d'accueil et d'orientation, la patiente, amenée par les pompiers, aurait été appelée par les médecins mais n'aurait pas répondu. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Urgences : ce que l'on sait du décès d'une femme à Lariboisière

Y a-t-il eu défaillance dans la prise en charge de la patiente, âgée de 55 ans selon une source syndicale? "Elle est décédée, donc forcément", a répondu mercredi soir la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à cette question qu'on lui posait sur France 3.

"Il ne faut pas forcément mettre ça sur [le compte d']un problème de moyens, c'est aussi peut-être un problème de procédure. Cette femme, visiblement, a été appelée [par le personnel hospitalier], elle n'a pas répondu, on a considéré qu'elle était partie", a relaté la ministre, soulignant qu'il fallait "vérifier que toutes les procédures mises en œuvre dans les services d'urgences ont bien été respectées".

Voir également : Urgences : une femme retrouvée morte 12 heures après son admission

Prise en charge lundi 17 décembre par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, la patiente a été amenée au service d'accueil des urgences de l'hôpital "vers 18H45", selon un communiqué de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Elle y a "été accueillie par l'infirmière d'accueil et d'orientation et enregistrée dans le circuit de prise en charge du service", selon l'AP-HP. Son décès "inexpliqué", "constaté à 06H20" mardi "au sein du service d'accueil des urgences", a été signalé le même jour par l'AP-HP au procureur de la République de Paris.

Une enquête interne a été lancée "pour reconstituer la chronologie précise des faits, connaître les circonstances et les causes de ce décès", et notamment savoir si la patiente a été vue par un médecin, si le niveau d'activité du service était normal et les effectifs en nombre suffisant, selon l'AP-HP.

L'institution francilienne "transmettra toutes les informations à la justice", assure-t-elle dans son communiqué, "les autorités de tutelle" ayant par ailleurs "été informées". "La famille de la patiente a été prévenue par l'hôpital qui lui a fait part de ses condoléances et de son soutien", est-il précisé.

Une situation "devenue impossible à gérer"

Sans attendre les résultats des deux enquêtes, le premier syndicat de l'AP-HP, l'Usap-CGT, a tenu à rappeler que les urgences de Lariboisière sont "fréquemment en saturation", dénonçant dans un communiqué "le manque de lits et de moyens".

Le service est "le plus gros de la capitale en terme de passages" avec près de 300 patients par jour en moyenne, selon le syndicat, qui avait déjà "tiré le signal d'alarme" en juillet.

Un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire se tiendra jeudi, a annoncé à l'AFP l'un des responsables CGT de Lariboisière, Yann Flecher, appelant à la "transparence".

De son côté, l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a "alerté" le gouvernement "sur la situation devenue impossible à gérer" aux urgences hospitalières, qui ont enregistré 21 millions de passages en 2016.

Déplorant elle aussi un "manque de moyens", elle a réclamé un rendez-vous avec la ministre de la Santé "afin de proposer et de trouver des solutions face à la saturation du système".

avec AFP