Mieux encadrer la formation des ostéopathes
La durée et le programme d'enseignement de l'ostéopathie sont désormais actés au Journal officiel par un décret publié le 12 décembre. Dès la rentrée 2015, les écoles d'ostéopathie devront homogénéiser leur cursus, pour mieux encadrer et améliorer la formation des futurs praticiens.
La formation des ostéopathes est désormais précisément définie et mieux encadrée par un décret publié le 12 décembre dans le Journal officiel. La durée et le contenu de la formation seront désormais homogénéisés entre les établissements autorisés à délivrer le titre d'ostéopathe. Le nombre d'ostéopathes a explosé en France ces dernières années, passant de 4.000 en 2002 à environ 18.000 en 2014. En conséquence les établissements agréés pour enseigner cette discipline se sont multipliés, faisant craindre à certains une détérioration de la qualité de formation.
Cinq ans de formation pour tous
Le décret, paraphé par le ministère des Affaires sociales et de l'Education, fixe notamment la durée de formation à 5 ans, soit 4.860 heures hors travail personnel. Le parcours scolaire sera réparti en sept grands domaines d'enseignement et partagé entre formation théorique et une pratique clinique encadrée (dont 150 consultations complètes et validées). Les nouvelles normes s'appliqueront aux étudiants entrant en première année de formation à la rentrée 2015.
Ce décret est le fruit d'une concertation engagée en 2013 par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avec les organisations syndicales. Elle avait abouti sur un décret publié le 12 septembre. Dans un premier temps, il avait permis de définir tous les critères que doivent remplir les établissement de formation pour pouvoir être agréés par l'Etat et délivrer ainsi le titre officiel d'ostéopathe. Une mesure qui avait ravi les syndicats professionnels d'ostéopathes, en demande d'une refonte totale du système de formation et d'une égalité de qualité entre les établissements.
Une pratique trop hétérogène
L'ostéopathie, une thérapie manuelle qui consiste à manipuler le système musculo-squelettique des patients pour soulager certains troubles, reste une discipline très hétérogène. Dans un rapport critique publié en 2012 (PDF), des chercheurs de l'Inserm avaient pointé du doigt le manque d'homogénéité entre étudiants ostéopathes. Les différences s'observaient notamment en fonction du cursus initial des élèves, qu'ils soient médecins ou non, kinésithérapeutes ou pas.
D'autre part, les indications pour cette pratique sont variables d'une école à l'autre... Quand certains ne prescrivent l'ostéopathie que pour les troubles de la colonne vertébrale, d'autres l'indiquent aussi pour certains troubles gastriques ou urinaires. Or, si les réponses apportées par l'ostéopathie "sont potentiellement efficaces dans les douleurs d'origine vertébrales", elles sont "sans supériorité prouvée par rapport aux alternatives plus classiques", selon le rapport. Dans les autres indications, on ne peut conclure en l'état actuel des études disponibles. En revanche, "des évènements indésirables rares mais graves peuvent survenir lors de manipulations des vertèbres cervicales".