Décès suspect d’un adolescent à l’hôpital intercommunal de Créteil

Il y a un an, Fares, 13 ans est décédé à l’hôpital intercommunal de Créteil, le CHIC. Il était entré aux urgences avec une suspicion d’appendicite. Le chef de service de chirurgie pédiatrique du CHIC vient d’être suspendu.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le vendredi 23 octobre 2018, Jamila et Fouad Hedjal se présentent aux urgences du centre hospitalier intercommunal de Créteil avec leur fils de 13 ans, Fares. Le garçon souffre de maux de ventre depuis plusieurs jours. Son médecin généraliste suspecte une appendicite et recommande une prise en charge en urgence. Après plus d’une heure d’attente, la famille est enfin reçue par le chef du service de chirurgie pédiatrique. C’est le début d’un long parcours durant lequel rien ne va se passer normalement.

Sa mère Jamila se rappelle de ce moment : « Il s’adresse directement à mon fils, donc à Fares, et non pas à moi. Il demande à Fares : tu as mal où ? Donc Fares dit qu’il a mal au ventre. Moi je lui explique le parcours mais il n’écoutait même pas ce que je disais, ce qui était important c’était qu’il faisait sa petite palpation. Et là je pose la question : mais qu’est-ce qu’il a mon fils ? Il me répond : je ne sais pas madame, c’est comme une boîte de conserve il faut l’ouvrir pour voir ce qu’il y a dedans. »

Scanner jamais réalisé

Fares est alors admis en chirurgie pédiatrique. Le chef de service lui prescrit un scanner mais celui-ci ne sera jamais réalisé. On explique à Jamila, restée au chevet du garçon, qu’il y a plus urgent que son fils. Mais le lendemain matin, l’état de santé de Fares s’est énormément dégradé.«  Là je vois Fares très tendu, et les yeux qui commencent à se révulser, donc je leur dit qu’il fait un malaise et qu’il convulse. On voyait les mains et les pieds raides comme je ne sais quoi, j’ai essayé de détendre ses mains, impossible. Moi-même j’ai fait le geste, pour être sûre que c’était bien une convulsion. Je n’avais pas confiance dans cette équipe, raconte-t-elle.

Deux arrêts cardiaques

La maman insiste pour que des examens soient réalisés. Une infirmière mesure la saturation en oxygène dans le sang de Fares : l’appareil affiche 60, une valeur qui aurait dû alerter l’équipe médicale. Fares est finalement emmené en réanimation. Ses parents ne peuvent pas l’accompagner, l’attente dans la chambre est interminable. Quand le chef de service les rejoint, il leur annonce que leur fils a fait deux arrêts cardiaques sans plus de détails. Jamila et Fouad insistent pour voir leur garçon, et sont laissés seuls devant le corps sans vie de Fares. L'adolescent serait décédé des suites d’une appendicite non traitée. Le rapport d’autopsie aurait confirmé que son arrêt cardio-respiratoire était lié à une péritonite, c’est-à-dire à la perforation de son appendice. Juste après le drame, les parents de Fares ont porté plainte contre X pour homicide involontaire. L’enquête est toujours en cours.