Nantes : nouvelle manifestation pour le classement du Tripode en site amienté

Une centaine d'anciens fonctionnaires, selon la police, ayant travaillé à Nantes dans une tour administrative, le Tripode, depuis démolie, occupaient le 27 février les locaux nantais de l'Insee pour obtenir le classement en site amianté de leur ancien lieu de travail.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La majorité des anciens travailleurs étaient fonctionnaires et de ce fait, ils ne bénéficient pas des mêmes droits que les salariés du privé exposés à l'amiante.
La majorité des anciens travailleurs étaient fonctionnaires et de ce fait, ils ne bénéficient pas des mêmes droits que les salariés du privé exposés à l'amiante.

Inauguré en 1972, le Tripode, un édifice de 18 étages où ont travaillé 1.800 fonctionnaires jusqu'en 1993, a été rasé le 27 février 2005 après que 350 tonnes d'amiante (fibre cancérigène) en avaient été retirées. Le classement en site amianté devait suivre, mais il n'en est toujours rien douze ans plus tard.

"Nous demandons le classement du site en zone amiantée", a expliqué à l'AFP Francis Judas, de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO-Solidaires-Unsa des "amiantés du Tripode". "On s'est organisé. On est déterminés à rester le temps qu'il faudra" pour obtenir satisfaction, a-t-il ajouté, estimant les manifestants présents à "environ 300 personnes".
Les 1.800 fonctionnaires ayant travaillé au Tripode étaient employés par l'Insee, le Trésor public, le ministère des Affaires étrangères et un restaurant inter-administratif.

Environ 400 personnes pourraient bénéficier d'un départ en pré-retraite amiante

Classer le Tripode en site amianté permettrait aux 20% des agents encore actifs, soit moins de 400 personnes, de bénéficier d'un départ en pré-retraite. Le dispositif, en vigueur depuis 1999 dans le privé, devait être étendu dès 2015 aux fonctionnaires, mais l'arrêté ministériel n'a pas encore été pris. 

Le ministère de la Fonction publique s'était engagé le 30 novembre2016  à fournir une réponse "début 2017", mais aucune réponse n'est encore parvenue.

Interdit depuis 1997, l'amiante serait responsable chaque année de plus de 3.000 décès. Selon les autorités sanitaires, le matériau isolant pourrait provoquer jusqu'à 100.000 décès d'ici à 2025, les maladies pouvant survenir jusqu'à quarante ans après l'exposition.

Avec AFP