Covid-19 : les troubles du goût et de l’odorat peuvent persister jusqu’à deux mois

Un cinquième des patients Covid-19 inclus dans une étude britannico-italienne ont rapporté des troubles de l’odorat et du goût huit semaines après l’apparition de leurs premiers symptômes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La perception des odeurs : une question de culture ! -
La perception des odeurs : une question de culture ! -  —  Crédit photo : Patrick Daxenbichler - Fotolia.com

Une nouvelle étude confirme que les troubles de l’odorat et du goût sont le symptôme le plus fréquent chez les patients atteint d’une forme légère de Covid-19. Les chercheurs britanniques et italiens ont aussi montré que dans plusieurs cas, ces troubles persistent jusqu’à 8 semaines après l’apparition des premiers symptômes.

Les résultats publiés dans la revue Rhinology font suite à une étude de la même équipe, parue quant à elle dans JAMA et qui portait sur le suivi par téléphone des mêmes 183 patients à quatre semaines.

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Des troubles de l’odorat ou du goût pour 60% des patients

Les symptômes les plus fréquemment rapportés étaient une dysgueusie (trouble du goût) et une dysosmie (trouble de l’odorat). Ils concernaient 60% des patients à l’inclusion dans l’étude, puis 37% de la cohorte à quatre semaines et 18,6% à huit semaines.

13,1% des patients rapportaient toujours de la fatigue à huit semaines, 10,4% des troubles respiratoires et 7,7% des douleurs musculaires ou articulaires.

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Pourquoi ces troubles ?

Au début de l’étude, les chercheurs ont mis en évidence un lien entre obstruction nasale et troubles de l’odorat et du goût : si le nez est bouché, forcément, on ne sent plus rien. Toutefois, à quatre et à huit semaines, cette obstruction n’existait plus et n’expliquait donc pas la persistance de ce symptôme.

Ils ont ainsi suggéré que, si ce trouble se poursuit à quatre semaines ou plus, « l’étiologie est plus susceptible d’être due à une perte neurosensorielle liée à une lésion de l’épithélium olfactif ou bulbe olfactif ». Ils précisent qu’aucun symptôme ne permettait de prédire un trouble persistant de l’odorat ou du goût.

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Pas de charge virale persistante

La nouvelle étude permet de confirmer un autre constat de la précédente : la dysosmie et la dysgeusie ne sont pas associées à une charge virale persistante. Cela signifie qu’il n’y a pas de risque de contamination de la part des patients concernés, malgré la persistance de ce symptôme pendant quelques semaines.

Parmi les 113 patients qui ont rapporté des troubles du goût et de l’odorat, 48,7% d’entre eux n’ont pas de séquelles, 40,7% ont rapporté une amélioration, et 10,6% aucune amélioration, voire une aggravation de leur trouble.