Allergies alimentaires : de nouveaux allergènes dans le viseur de l'Anses

Des allergènes émergents encore peu connus sont responsables d’allergies graves chaque année en France. L'Anses recommande de rendre obligatoire la déclaration de leur présence sur les emballages.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Crédits Photo : ©Pixabay/gate74
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Crustacés, arachide, lait, fruits à coque, œufs, moutarde… Les allergènes "classiques" à déclaration obligatoire sur les emballages sont au nombre de 14. Pourtant, d’autres allergènes alimentaires, moins connus et non signalés, émergent suite à l’arrivée de nouveaux aliments sur le marché, de nouvelles habitudes de consommation et de nouveaux procédés de transformation. Dans un avis publié le 15 février 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de rendre également obligatoire l’information sur la présence de ces autres allergènes dans les aliments.

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Kiwi, sarrasin, lait de brebis, pignon de pin…

De quels ingrédients s’agit-il ? Pour le déterminer, l’Anses s’est appuyée sur les données du Réseau d’Allergo Vigilance® (RAV), qui recense les cas d’allergies depuis 2002. L’Agence a alors constaté que le sarrasin et le lait de chèvre ou de brebis ont causé à eux seuls au moins autant d’allergies graves que les mollusques ou le soja.

De même, le kiwi, le pignon de pin et l’alpha-galactose, un sucre présent dans la viande de mammifères, sont à l’origine de plus de 1% des cas d’allergie graves recensés. Cela correspond à une fréquence plus importante que la moutarde et les sulfites qui figurent quant à eux sur la liste des ingrédients allergènes à déclaration obligatoire.

Même si les données du RAV restent partielles et qu’elles ne comptabilisent que les cas les plus sévères, l’Anses estime qu’elles sont suffisamment importantes pour recommander "la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie", en particulier les manifestations allergiques les plus graves : les chocs anaphylactiques.

En parallèle, l’Agence préconise la mise en place d’un guide de bonnes pratiques destiné aux médecins pour "améliorer la prise en charge et le suivi des personnes allergiques au-delà des centres spécialisés" mais aussi la rédaction d’un guide spécifique voué à informer et aider les personnes allergiques notamment lors des voyages, des déplacements et des repas "hors-foyer".

3,9% des adultes allergiques ou intolérants à un aliment

Selon l’enquête INCA3 (Troisième étude individuelle nationale des consommations alimentaires) menée par l’Anses entre 2014 et 2015, sur 2 288 adultes interrogés, 3,9% déclaraient souffrir d'intolérances ou d'allergies alimentaires. Celles-ci avaient été confirmées par un médecin dans 45%, soit un peu moins de la moitié des cas. Et chez les enfants de moins de 18 ans, des allergies ou des intolérances ont été déclarées pour 4,2% des 2 084 jeunes participants, dont 55% ont été confirmées par un médecin.