Endométriose : un traitement par ultrasons
L'endométriose touche une femme sur dix en âge de procréer, pourtant elle est toujours mal diagnostiquée et difficile à traiter. L'atteinte digestive, fréquente dans cette maladie, est particulièrement lourde à soigner. Mais au CHU de Lyon, une équipe a trouvé une manière simple et beaucoup moins invasive pour en venir à bout : les ultrasons. Un essai clinique est en cours.
Des crampes abdominales très douloureuses, comme une barre dans le ventre… Ces maux aigus conduisent souvent les femmes atteintes d'endométriose aux urgences. L'endomètre des patientes, tissu qui tapisse l'utérus, migre via les trompes et se développe ailleurs que dans l'utérus, créant des kystes et autres lésions douloureuses dans d'autres organes. Jusqu'à présent, un seul traitement existait pour ce type d'atteintes. Il fallait retirer la partie de l'organe endommagée ou racler les lésions de la paroi digestive. Une intervention très lourde pour les patientes.
Pour éviter les séquelles, une équipe du CHU de Lyon a eu l'idée d'utiliser un appareil à ultrasons afin de venir à bout des lésions causées par l'endométriose. Seule difficulté : la sonde utilisée, introduite dans le rectum, n'est pas franchement adaptée à l'anatomie féminine. Car cet appareil a été détourné de son usage premier. Il était jusqu'à présent réservé au traitement du cancer de la prostate.
Les ultrasons sont focalisés sur les lésions endométriosiques : "On va avoir un effet thermique au niveau de la zone de focalisation qui va monter à 80-90 degrés", explique le Pr Gil Dubernard, gynécologue-obstétricien. Quelques minutes suffisent pour traiter les lésions. Les ultrasons ne font pas disparaître le nodule, l'idée est simplement de le nécroser.
Aujourd'hui, seulement cinq patientes ont été opérées dans le cadre de cet essai clinique. Mais à terme, le traitement par ultrasons pourrait bénéficier chaque année à plusieurs centaines de femmes souffrant d'endométriose.