Addictions : des patients au service d'autres patients

Les patients experts sont des malades qui ont reçu une formation à l'université et qui mettent leur expérience au profit d'autres malades. Pour la première fois, un diplôme universitaire d'addictologie leur est ouvert. Neuf patients experts, anciens alcooliques ou toxicomanes, viennent d'obtenir ce DU. C'est le cas de Jacques Viaut.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
 Aujourd'hui, c'est au tour des pathologies addictives de reconnaître le rôle des patients experts.
Aujourd'hui, c'est au tour des pathologies addictives de reconnaître le rôle des patients experts.

Ancien alcoolique, Jacques Viaut a décidé de créer une association à Agen : l'association Soif de vie 47. Depuis dix ans, il anime toutes les semaines des groupes de parole bénévolement. Aider les autres, les écouter, les conseiller… grâce à sa propre expérience, Jacques peut accompagner les membres de l'association dans leur lutte contre l'alcool.

Pour aller encore plus loin dans l'accompagnement et aussi pour se prouver quelque chose, Jacques a décidé de passer un diplôme universitaire d'addictologie. Il fait partie de la première promotion de ce DU ouvert aux patients experts. "Les patients experts ont plusieurs rôles. Ils ont celui d'accompagner des personnes dans le début de leur maladie (...) Ils sont également d'un abord plus facile pour un malade que ne l'est le corps médical ou même les infirmières car les patients savent qu'ils ont vécu la même chose et qu'ils trouveront quelqu'un qui comprend et qui ne juge pas", explique le Pr Michel Reynaud, psychiatre addictologue.

L'objectif du DU est donc de reconnaître les compétences des patients experts dans les addictions. Jacques a suivi le même enseignement que les soignants qui passent le diplôme. Une cinquantaine de cours sur toutes les formes d'addictions. Il a acquis de nouvelles connaissances qui complètent sa propre expérience, par exemple pour prendre en charge des adhérents de l'association qui souffrent de plusieurs addictions.

Grâce à ce diplôme, Jacques espère aussi avoir plus de poids face aux institutions, notamment pour obtenir des subventions pour son association.