Autisme : un député contre l’accompagnement psychanalytique

Le député UMP, Daniel Fasquelle, va déposer vendredi 27 janvier 2011, sur le bureau de l'Assemblée, une proposition de loi visant à interdire l'accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. On estime qu'il y a en France plus de 400 000 personnes atteintes de syndrome autistique au sens large, selon la Haute Autorité de Santé (HAS).

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En France, nombreux sont les médecins qui voient encore dans la relation avec la mère, la source de l'autisme. Depuis longtemps, psychanalystes et partisans des méthodes éducatives et comportementales s'affrontent. Les premières victimes de cette bagarre sont les familles qui se retrouvent démunies, ne sachant quelle méthode adopter pour prendre en charge leurs enfants.

Cette position de la psychanalyse française avait été dénoncée dans un documentaire, Le mur, dont la diffusion est suspendue à la décision de la justice le 26 janvier 2012.

Aujourd’hui, Daniel Fasquelle (député UMP du Pas-de- Calais) veut tout simplement interdire l'accompagnement psychanalytique : "Je m'indigne en constatant qu'en France ce sont les pratiques psychanalytiques généralisées dans nos établissements hospitaliers et médico-sociaux qui sont financées par L'Assurance-Maladie", explique le député du Pas-de-Calais dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi.

M. Fasquelle ajoute que ces approches psychanalytiques ont été abandonnées depuis 20 ans dans la plupart des pays occidentaux au profit des méthodes éducatives et comportementales. Ces méthodes sont basées sur des apprentissages pour rendre l’enfant attentif afin de se concentrer, de mémoriser et  apprendre de nouvelles choses.

Pour Catherine Barthélémy, chef du service de pédopsychiatrie au CHU de Tours, "ce député dénonce la toute puissance de la psychanalyse pendant de nombreuses années en France. C'est une bonne chose d'utiliser des techniques comportementales visant à l'autonomie des enfants autistes. Cela étant personne n'a la solution et il est important que les différentes méthodes se complètent plutôt que de s'opposer".

Aujourd’hui, de plus en plus de services médicaux et de structures mélangent les méthodes pour aider les enfants à sortir de l’autisme : méthodes éducatives, prise en charge médicamenteuse, accompagnement psychanalytique, soins psychologiques... Alors comme le souligne le Pr. Catherine Barthélémy, "il serait injuste de priver les enfants d'une aide qui peut s'avérer utile car en matière d'autisme, personne n'a la solution. Il faut évaluer la meilleure prise en charge en fonction de l'âge et de la spécificité de l’enfant".

Selon le député Daniel Fasquelle, une étude est en cours au Conseil économique social et environnemental sur "le coût économique et social de l'autisme en France". Elle devrait pointer le coût induit par les mauvaises prises en charge de ce handicap.

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