Désert médical : la Corrèze mise sur son terroir pour attirer les futurs soignants

Face aux déserts médicaux, certains départements redoublent d’inventivité pour attirer les médecins dans les campagnes. Dans quelques années, un quart des médecins en Corrèze va partir à la retraite. Le département mise sur son cadre de vie pour séduire les futurs médecins. Reportage.

Gabriel Bray
Rédigé le , mis à jour le
Corrèze : un tour à mobylette pour les futurs médecins
Désert médical : la Corrèze mise sur son terroir pour attirer les futurs soignants  —  Le Magazine de la Santé

C'est une balade de 100 kilomètres à mobylette en Corrèze. Parmi les participants : deux internes en médecine. 

"Ce qui est intéressant, c’est de leur montrer ce que la Corrèze propose. On a beau l’expliquer au téléphone dans les congrès, ce qui est important, c’est de voir. Enfin, la Corrèze est magnifique", déclare Anne Poudret, directrice de l’action sociale et de la santé au département de Corrèze.

Opération séduction

Un premier arrêt se fait dans l’un des plus beaux villages de France. Au menu sont proposés des produits locaux et une ambiance festive. C'est une occasion parfaite pour rappeler aux deux invités qu’ici tout est prêt pour faciliter leur installation.  

"L’important en Corrèze, c’est ce que vous avez deux possibilités de vous installer. En vous installant avec l’aide d’un guichet unique ou en ayant la possibilité d’être salarié. L’intérêt, c’est de pouvoir choisir ce qui vous plait le plus", précise Anne Poudret.  

Atlanticya Berchoux, interne en médecine générale, mûrit son projet depuis longtemps. Elle cherche une médecine de préférence salariée, loin des villes pour être au service de la population rurale, prête à l’accueillir en fanfare.  

"Médecin à la campagne, je pense que c’est quand même un monde privilégié où on voit les personnes au plus près de leur vie. Je trouve que c’est une chance pour nous, qu’on nous invite comme ça dans des départements et qu’on nous dise de venir nous installer, ça nous fait vraiment plaisir", confie Atlanticya Berchoux. 

Médecin à la campagne

Lors de la troisième étape de la journée, sur la route de Collonges-la-Rouge, c'est l'heure du goûter. C'est aussi le moment où le Dr Michel Marcus rencontre Atlanticya.

Ce fils de médecin est parti à la retraite en 2009. Pour lui, il n'y a pas de doute, les conditions de travail à la campagne sont plus confortables qu’avant. 

"Actuellement, on peut travailler dans des conditions qui n’ont pas forcément été les miennes où j’étais sur le pont, pas nuit et jour, mais pas loin. On peut être salarié, on peut être dans une maison de santé. On est ensemble avec des collègues, on profite d’un département qui est rural, mais qui est un département où il y a beaucoup de choses et vraiment ça vaut le coup de venir en Corrèze", insiste le Dr Michel Marcus, médecin généraliste retraité. 

L’opération séduction a fonctionné pour Atlantycia qui garde l’idée d'éventuellement travailler à mobylette. Des actions comme celle-ci sont déjà programmées en juillet prochain pour attirer d’autres médecins.