Covid-19 : la plainte de l'Ordre des médecins contre le Pr Perronne rejetée
La plainte déposée en décembre 2020 par le Conseil national de l'Ordre des médecins contre le Pr Christian Perronne, pour des propos jugés controversés sur l'épidémie de Covid-19, a été rejetée en première instance.
La justice va dans le sens du Pr Perronne. La chambre disciplinaire du conseil régional d'Ile-de-France a tranché : "la plainte du conseil national de l'Ordre des médecins est rejetée". Face à cette décision, l'Ordre des médecins (CNOM) a indiqué son intention de faire appel "dans les meilleurs délais".
Il y a près de deux ans, le CNOM avait examiné une série de plaintes ou de signalements visant des médecins, pour des faits ou propos tenus publiquement sur la pandémie de coronavirus. Il avait décidé de saisir les chambres disciplinaires de première instance de plaintes, ou de s'associer à une plainte en cours à l'égard de six médecins, dont l'infectiologue Christian Perronne, alors chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine).
Notifié de la décision de la chambre disciplinaire de première instance d’Ile-de-France concernant le Pr Christian Perronne, le président du CNOM va faire appel à titre conservatoire. Cet appel sera ensuite soumis à l’approbation du CNOM lors de sa session de décembre.
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) October 24, 2022
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Les arguments balayés
Dans sa plainte, le CNOM dénonçait ses "propos outranciers contraires à tout principe de dignité", ainsi qu'à "plusieurs règles de la déontologie médicale", et l'accusait d'avoir "fait courir un risque injustifié" aux patients par sa défense de l'hydroxychloroquine durant la pandémie de Covid-19.
Des arguments balayés par la chambre disciplinaire, qui a estimé que les prises de position du Pr Perronne "n'ont pas mis en danger l'action entreprise par les pouvoirs publics", ni promu "un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé".
Un infectiologue controversé
Affirmant que ce "spécialiste internationalement reconnu" était "légitime" à s'exprimer sur le sujet et "en avait même l'obligation", l'instance souligne que le mis en cause n'a pas "appelé à la violence, ou incité à la haine, ou eu un discours antivax" et qu'il n'a pas non plus "gravement mis en cause des confrères".
Infectiologue controversé, Christian Perronne a été démis de ses fonctions de chef de service fin 2020 suite au dépôt de la plainte du CNOM. Depuis 2020, les médias ont consacré plusieurs articles de vérifications au sujet des déclarations du Pr Perronne sur la vaccination anti-covid, dans lesquels de nombreux scientifiques ont réfuté ses propos.