Prospectus chez le médecin : info ou pub ?

Vous en avez peut être déjà vu dans la salle d'attente de votre médecin. Ce sont des brochures d'information le plus souvent mises à votre disposition sur présentoir. Ces prospectus sont supposés vous informer sur des thèmes de santé aussi vastes que le cholestérol, les maladies de la peau ou encore la contraception. Mais selon une enquête de l'association de consommateurs l'UFC-Que Choisir, plus de la moitié des dépliants  sont en réalité de la publicité, notamment pour des médicaments.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Selon la revue qui a publié les résultats de l'étude dans son numéro de janvier 2014, 53% des documents présents dans les salles d'attente des médecins sont édités par des entreprises à but lucratif, principalement des laboratoires pharmaceutiques (20%) et des industries alimentaires (13%). Le reste est édité par des organismes publics (18%), associations ou relève de la vie locale.

Pour récolter ces informations, les bénévoles de l'UFC-Que Choisir se sont rendus dans 672 cabinets de médecins généralistes du 13 mai au 13 juillet 2013, et ont emporté avec eux 3.411 prospectus.

Un quart des documents fait la promotion directe d'un produit, selon l'association. L'offre est variée : audioprothèses, margarines, eaux minérales, produits d'entretien, service d'aide à domicile, contact d'un sophrologue ou d'un conseiller conjugal.

71% de publicités dissimulées

D'autres avancent masqués, notamment les laboratoires qui n'ont pas le droit de faire de la pub sur les médicaments remboursables. Pour promouvoir son produit sans le dire, le fabricant d'un médicament contre l'énurésie édite ainsi une brochure informative sur le sujet et conclut par : "des solutions existent, parlez-en à votre médecin".

L'association estime que "seuls 29% des documents commerciaux affichent ouvertement leur vocation publicitaire, quand 71% d'entre eux la masquent derrière une apparente mission d'information (par exemple sur le cholestérol pour une marque de margarine, ou sur la déficience auditive pour un distributeur d'audioprothèses)".

"C'est pourtant au médecin qu'il incombe de veiller à la qualité des informations diffusées dans sa salle d'attente, note-t-elle. Certains semblent avoir résolu le problème en refusant tout : dans quatre cabinets sur dix, il n'y avait pas de brochures".

Dans un communiqué, l'UFC-Que Choisir presse la ministre de la Santé Marisol Touraine d'interdire les prospectus commerciaux dans les salles d'attente des médecins, pour n'y maintenir que l'information des acteurs institutionnels. dans son numéro de janvier 2014