Bulletin de santé du 11 août 2011

La loi sur le système de santé promulguée, de nouveaux gènes de la sclérose en plaques identifiés, l'espoir d'un nouveau traitement contre la leucémie, la viande rouge augmenterait le risque de diabète, ainsi que des nouvelles du Japon concernant le traitement des eaux contaminées par l'accident nucléaire de Fukushima...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bulletin de santé du 11 août 2011

Promulgation de la loi sur le système de santé

 La loi sur le système de santé, qui supprime notamment certaines contraintes pour les médecins, a été promulguée par le président de la République Nicolas Sarkozy et publiée jeudi 11 août 2011 au Journal officiel.

Ce texte, présenté par le sénateur UMP Jean-Pierre Fourcade, complète la loi "Hôpital, Patients, Santé et Territoires" (HPST) dite loi Bachelot, datant de juillet 2009. Il supprime en particulier certaines mesures contraignantes pour les praticiens, notamment l'obligation de déclarer les congés deux mois à l'avance et d'aller faire des consultations dans les "déserts médicaux", sous peine de pénalités financières.

Décrié par la gauche, cet assouplissement était ardemment réclamé par les syndicats de médecins libéraux majoritaires.

La nouvelle loi maintient en revanche le principe d'une sanction en cas de télétransmissions insuffisantes, dans le but de faire disparaître progressivement les feuilles de soins, dont la gestion est coûteuse pour la Sécurité sociale.

Elle instaure également des maisons de santé pluridisciplinaires, avec la création d'un statut spécifique de la société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa). Cette mesure est destinée à lutter contre la désertification médicale, les jeunes praticiens refusant de plus en plus d'exercer de façon isolée.

Les maisons de santé, constituées par des professionnels médicaux, auxiliaires médicaux et pharmaciens, assureront des activités de soins et pourront participer à des actions de santé publique.

Source : AFP

 

Sclérose en plaques : 29 nouveaux gènes mis en cause

L'identification de nouveaux facteurs de prédispositions génétiques associés à la sclérose en plaques, par une équipe internationale de chercheurs, double pratiquement le nombre de gènes en cause dans cette maladie neurologique très invalidante. Ces travaux ont été publiés mercredi 10 août 2011 par la revue britannique Nature.

La sclérose en plaques (SEP) est l'une des maladies neurologiques les plus répandues chez les adultes jeunes, affectant près de 2,5 millions de personnes dans le monde. Elle concerne quelque 80 000 personnes en France et 350 000 en Europe.

La maladie résulte de la destruction de la gaine protectrice des fibres nerveuses, la gaine de myéline, puis des fibres elles-mêmes dans le cerveau et la moelle épinière. Cela entraîne, à long terme, une perturbation du passage de l'information véhiculée par l'influx nerveux et l'apparition de symptômes comme les troubles de la vue, de la marche, du toucher, de la concentration, et des sphincters notamment.

Les chercheurs ont analysé l'ADN de 9 772 malades de 15 pays et de 17 376 sujets sains. Les résultats confirment 23 variants génétiques déjà connus et en identifient 29 autres comme facteurs de prédisposition génétique à la maladie.

Un grand nombre de gènes ainsi identifiés jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire, en particulier dans la fonction d'un type de globules blancs, les cellules T, impliqués notamment dans la défense contre les germes mais aussi dans l'auto-immunité (phénomènes d'auto-agression de l'organisme).

Un tiers des gènes identifiés dans cette recherche sont déjà impliqués dans d'autres maladies auto-immunes, comme la maladie de Crohn et le diabète de type 1 qui est la forme la moins courante. Cela indique un processus immunitaire commun à ces pathologies, selon les chercheurs français.

Des recherches antérieures avaient suggéré un risque accru de SEP chez les personnes manquant de vitamine D. Or, parmi les gènes identifiés aujourd'hui, deux concernent le métabolisme de cette vitamine, fournissant des pistes supplémentaires sur un lien possible entre les facteurs de risque génétiques et environnementaux.

Cette étude a réuni près de 250 chercheurs, membres de l'International Multiple Sclerosis Genetics Consortium et du Wellcome Trust Case Control Consortium.

Source : AFP

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Recherche : un traitement expérimental prometteur contre la leucémie la plus courante

Des lymphocytes T, responsables de la défense immunitaire des cellules du corps, qui ont été génétiquement modifiés, se sont révélés efficaces contre la leucémie lymphoïde chronique, forme la plus courante du cancer du sang selon une étude expérimentale publiée mercredi 10 août.

Selon les chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie, cette thérapie a permis des rémissions d'un an à ce jour pour deux des trois patients ayant fait l'objet de cette recherche, qui souffraient de leucémie à un stade avancé. Le troisième a eu une récurrence de la maladie après quatre mois, mais sous une forme atténuée.

Cette approche pourrait aussi être appliquée pour traiter d'autres cancers comme celui du poumon, de l'ovaire et le mélanome mais doit encore faire l'objet de plus de recherche, selon les auteurs de cette percée.

Ce traitement consiste à prélever des lymphocytes T chez ces malades et à les modifier génétiquement à l'aide d'un lentivirus afin qu'ils attaquent sélectivement les cellules cancéreuses, toutes porteuses d'une certaine protéine, et épargnent la grande majorité des cellules saines du corps.

Ces chercheurs ont également programmé les lymphocytes T pour qu'ils accélèrent leur multiplication. Ils ont ensuite injecté leurs lymphocytes modifiés à ces patients qui avaient été préalablement traités par chimiothérapie.

"Dans les trois semaines, les tumeurs avaient été détruites avec une efficacité jamais observée auparavant", explique le Dr Carl June, professeur de pathologie au centre du cancer Abramson de l'Université de Pennsylvanie, principal auteur de ces travaux parus dans le New England Journal of Medicine et la revue Science Translational Medicine.

Les lymphocytes T génétiquement modifiés appelés "tueurs en série" ont détruit près d'un kilo (910 grammes) de tumeur cancéreuse chez chaque malade. Les résultats de cet essai clinique pilote contrastent fortement avec les thérapies existantes pour traiter cette leucémie.

Ces trois patients avaient peu d'autres choix de traitement. La seule autre option est une greffe de moelle osseuse, une procédure exigeant une longue hospitalisation et qui comporte un risque de mortalité d'au moins 20 %. En outre, cette greffe n'offre au mieux que 50 % de chances de guérison.

"Cette nouvelle approche a le potentiel d'offrir les mêmes chances de guérison mais avec beaucoup moins de risques", résume le Dr David Porter, professeur de Médecine à l'Université de Pennsylvanie et co-auteur principal de cette étude.

Source : AFP

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Japon : la dépollution des eaux radioactives par les algues

Un nouveau produit de décontamination des eaux radioactives a été présenté par l'entreprise Kaneka et l'institut Kitasato. Très efficace et peu coûteux, ce dépolluant à base d'algues marines pourrait, d'après les chercheurs, être employé dans le cadre de la décontamination de l'eau radioactive présente sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima.

Des études très récentes réalisées par l'université Toho à Tokyo et par l'université Yamanashi à Kofu, ont démontré la grande capacité de cette micro-algue (Parachlorella sp. Binos), à absorber et à piéger plus de vingt types d'éléments radioactifs.

Selon les estimations, cette micro-algue serait 5 à 20 fois plus efficace que les zéolites (minéraux) actuellement utilisés à Fukushima. Dès le mois d'avril 2011, TEPCO a immergé dans l'océan 10 sacs de 100 kg de ce minéral afin notamment d'absorber la pollution radioactive du césium 137.

L'opérateur continue à réaliser des prélèvements pour vérifier les valeurs surfaciques de captation des éléments radioactifs. Le procédé exploitant l'algue Binos serait moins coûteux et plus efficace que celui utilisant ce minéral. TEPCO, ainsi qu'une entreprise spécialisée dans la dépollution, auraient d'ores et déjà débuté des tests sur les eaux radioactives contenues dans les réacteurs accidentés de Fukushima.

Source : Ambassade de France au Japon, juillet 2011

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La Chine prend des mesures drastiques de sécurité alimentaire

La Chine reprend son industrie agro-alimentaire en main. Suite aux différents scandales de contamination, près de 6 millions d'entreprises alimentaires ont été inspectées, environ 2000 personnes arrêtées, et près de 5000 entreprises fermées, au cours d'une campagne de lutte contre l'utilisation illégale des additifs dans les produits alimentaires, lancée depuis avril 2011 sur l'ensemble du pays.

En 2007, des milliers d'animaux de compagnie aux Etats-Unis sont tombés malade après avoir ingéré des aliments pour animaux contenant des ingrédients provenant de Chine, contaminés à la mélamine et à l'acide cyanurique. Un an plus tard, on comptabilisait 300 000 personnes intoxiquées par du lait en poudre, contenant également de la mélamine, et le décès de six bébés.

En avril 2011, trois enfants sont décédés et 35 autres ont été hospitalisés après avoir consommé du lait empoisonné cette fois-ci par des nitrites.

Source : NewScientist, 10 août 2011

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Manger de la viande rouge augmente-t-il le risque de diabète ?

La consommation quotidienne de viande rouge, surtout sous forme de charcuterie, accroît nettement le risque de diabète adulte, déjà en forte augmentation dans le monde, selon une étude publiée mercredi 10 août par les chercheurs de l'université de Harvard (Etats-Unis).

Manger 100 grammes de viande rouge tous les jours augmente ainsi de 19 % le risque de devenir diabétique. Ce risque s'accroît de 51 % en consommant seulement 50 grammes de viande rouge transformée sous forme de "hot dog" ou de charcuteries, selon ces chercheurs dont les travaux paraissent dans la version en ligne de l'American Journal of Clinical Nutrition.

Cette étude montre également que le fait de remplacer la viande rouge par des sources de protéines plus saines comme des laitages allégés, des noix ou des céréales complètes peut nettement réduire le risque de diabète (type 2 ou adulte).

Source : AFP

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