Se mouiller la nuque avant la baignade : idée reçue ou geste qui sauve ?

Parmi les gestes de l’été, il y en a un que l’on fait sans trop savoir pourquoi : celui de se mouiller la nuque avant de se baigner. Mais est-il vraiment utile contre le risque d'hydrocution et de noyade ? Explications.

Hamama Temzi
Rédigé le
Chaleur : les bons réflexes à adopter en période de canicule
Chaleur : les bons réflexes à adopter en période de canicule  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Dès notre enfance, les journées à la mer ou à la piscine sont bercées par ce fameux refrain : "tu risques l'hydrocution si tu ne te mouilles pas la nuque avant de te baigner".  Mais d'où vient-il et de quoi parle-t-on ? L'hydrocution est une syncope causée par un choc thermique trop brusque qui survient quand un corps chaud rentre au contact d'une eau dont la température est bien plus basse.

Plus il fait chaud, plus les vaisseaux sanguins se dilatent. Et, au contraire, plus le corps a froid et plus ces vaisseaux rétrécissent. Le contact brutal de l’eau froide sur l’entièreté du corps humain plus chaud cause une vasoconstriction, c'est-à-dire une réduction du diamètre des vaisseaux sanguins.

Malaise vagal, arrêt cardiovasculaire...

Conséquence : le sang atteint moins vite le cerveau et le cœur, ce qui peut causer plusieurs dysfonctionnements dans notre corps. Ces derniers peuvent causer un malaise vagal et, dans les pires des cas, un arrêt cardiovasculaire si le choc est encore plus violent.

Le fait de se mouiller la nuque n’est pas anodin. Cette zone est considérée comme sensible et possède de nombreux vaisseaux sanguins. Se rafraîchir la nuque en la mouillant permet donc de réguler la température corporelle et de l’adapter progressivement à celle de l’eau dans laquelle on se baigne.

Comment reconnaître une hydrocution ?

Plusieurs signes physiques mais également neurologiques permettent de repérer un début d'hydrocution. Le Syndicat National des Sauveteurs en Mer mentionne des problèmes neurologiques tels que des vertiges et des maux de têtes, tous deux liés à une mauvaise irrigation du cerveau, mais aussi la confusion qui montrerait une perte de connaissance imminente. Physiquement, pâleur, crampes musculaires et rythme cardiaque irrégulier sont à surveiller de près pendant la baignade.

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L'hydrocution ne tue pas directement. Elle va cependant être un facteur de noyade si elle entraîne une perte de connaissance. Et selon Santé Publique France, les noyades accidentelles causent chaque année 1 000 décès environ et sont la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans.

Que faire en cas d'hydrocution ?

Selon le site des Sapeurs Pompiers de France, une hydrocution se traite de la même manière qu'une noyade. Il faut immédiatement maintenir les voies respiratoires de la victime hors de l'eau afin de ne pas faire rentrer de liquide dans les poumons par exemple. Il faut ensuite la sortir de l'eau et la sécuriser en attendant l'arrivée des secours. 

Avant de vous baigner, n'hésitez donc pas à prendre du temps pour rafraîchir progressivement votre corps et surtout, ne vous baignez que dans les zones de baignades autorisées et surveillées par des équipes de sauvetages qui pourront intervenir rapidement en cas de problème.