Médicaments sur Internet : faut-il s'inquiéter ?

La France vient formellement d’autoriser la vente de médicaments en ligne, par une ordonnance publiée le 21 décembre 2012 au Journal Officiel. Si certains pharmaciens étaient déjà présents sur le web, l'Ordre des pharmaciens s'inquiète et dénonce un danger pour la santé publique.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Médicaments sur Internet : faut-il s'inquiéter ?

Les médicaments en libre accès devant le comptoir (médicaments contre la toux ou la douleur) vont pouvoir être vendus sur internet, à condition que leur vente soit effectuée à partir du site Internet d'une pharmacie, selon l’ordonnance du Journal Officiel.

"L'activité de commerce électronique n'est autorisée que pour les médicaments à médication officinale qui peuvent être présentés en accès direct au public", précise l'ordonnance.
Elle ajoute que cette activité "n'est autorisée que pour les pharmaciens ayant obtenu une licence pour créer une officine de pharmacie physique" et qu'elle devra être exercée "en conformité avec les dispositions du code de déontologie et avec les bonnes pratiques de dispensation par internet".

Les sites devront de surcroît recevoir l'aval de l'Autorité régionale de santé (ARS) dont ils dépendent et se déclarer à l'Ordre des pharmaciens.

Quant aux officines habilitées à vendre des médicaments au public dans un autre Etat membre de l'Union européenne, elles devront également respecter la réglementation française et ne vendre sur internet que des médicaments en libre accès à des personnes vivant en France.

La publication de l'ordonnance était attendue car la France devait transposer avant le 2 janvier une directive européenne de 2011 autorisant la vente des médicaments sur internet.
Mais l'Ordre national des pharmaciens n'a cessé le mettre le gouvernement en garde.

"Le médicament n'est pas un bien de consommation ordinaire", a rappelé l'Ordre, soulignant que la "sécurité du patient doit rester la priorité de tous". L'Ordre estime également que "rien ne peut remplacer le conseil relatif au médicament dans une officine, en face à face par le pharmacien".

Au-delà de la sécurité du patient, l'Ordre s'inquiète de la confidentialité des données, de la falsification et du non-respect des règles de la profession. "L'autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique, aussi longtemps que ces périls ne seront pas jugulés", conclut l'Ordre.

Il n’est pas certain que tous les pharmaciens suivent la position de l’Ordre. Profitant du vide juridique, plusieurs pharmacies françaises ont déjà ouvert leur site Internet de vente en ligne.

Pour en savoir plus

Sur Allodocteurs.fr :

Ailleurs sur le web :