Radiothérapie : comment limiter les effets secondaires ?

La moitié des malades du cancer reçoivent un traitement par radiothérapie. Problème : 10% d'entre eux sont gênés par ces rayons. Fatigue, nausées, réactions cutanées... Nous n'avons pas tous la même sensibilité aux radiations.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Radiothérapie : comment limiter les effets secondaires ? - Reportage du 31 août 2016
Radiothérapie : comment limiter les effets secondaires ? - Reportage du 31 août 2016

Détruire la tumeur : c'est tout l'enjeu des séances de radiothérapie. Pour chaque patient, le médecin détermine une zone à traiter, et surtout une dose d'irradiation. Chaque séance de rayons dure 33 minutes. Un laps de temps durant lequel les radiations vont agir sur les cellules malades, en détruisant à l'intérieur leur matériel génétique. L'ADN de chaque cellule est brisé et devient alors incapable de se reproduire. Seulement, au passage, les radiations détruisent aussi des cellules saines, entraînant alors des effets secondaires, notamment des réactions cutanées.

"Plus la dose est importante, plus les effets le sont aussi. Et c'est lié à la proximité des organes. Plus un organe va être prêt de la zone à traiter, plus on va avoir difficulté de limiter la dose", explique Line Claude, radiothérapeute.

Une sensibilité qui dépend de la dose

10% des patients seraient trop sensibles aux radiations. Mais à quelle dose ? A Lyon, des chercheurs étudient le moyen de prédire cette sensibilité à la radiothérapie. Un test prédictif pourrait même être mis à disposition des radiothérapeutes pour les aider à mieux personnaliser leurs traitements.

Pour cela, un petit morceau de peau est prélevé à chaque patient. Ces fragments sont ensuite cultivés en laboratoire et irradiés comme lors d'une radiothérapie. Grâce à ces échantillons, les chercheurs peuvent alors observer le comportement des cellules saines quand elles sont exposées à la radiothérapie.

Comment les cellules saines réagissent face aux radiations ?

Pour chacune des cellules, l'ADN est cassé en plusieurs endroits. En temps normal, une protéine appelée ATM se charge de repérer ces cassures. Mais chez un patient radio-sensible, ces protéines ne font pas leur travail. Ce sont justement ces cassures non réparées que les chercheurs analysent en fluorescence. Car elles sont pour eux un indicateur fiable de la radiosensibilité des patients.

C'est en comparant le nombre de cassures induites sur l'ADN, avec celles qui ont été réparées, que les chercheurs peuvent estimer avec précision la dose de radiothérapie que la patient pourra supporter, et éviter ainsi de graves effets secondaires. L'étude en cours, est menée sur des centaines de cellules de peau, collectionnées ici depuis 15 ans.

A terme, ces chercheurs envisagent de réaliser les mêmes tests, mais sur des tumeurs cette fois... Tout l'enjeu est de personnaliser les traitements afin de les rendre moins nocifs, tout en conservant leur efficacité.