70 personnalités prônent une autorisation du cannabis

Des médecins, des chercheurs, des personnalités politiques ainsi que des économistes signent mercredi 19 juin une tribune dans L'Obs en faveur d'une légalisation de cette drogue. 

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
La consommation régulière de cannabis a augmenté de 41 % en 4 ans.
La consommation régulière de cannabis a augmenté de 41 % en 4 ans.

Le député européen Yannick Jadot, l'ancien ministre Benoît Hamon, mais aussi l'ancien président de Médecins du monde Patrick Aeberhard, des maires, des psychiatres, des addictologues... Tous appellent les pouvoirs publics "à agir vite" pour une "légalisation encadrée" du cannabis dans une tribune publiée dans les colonnes de l'Obs mercredi 19 juin. Trois objectifs affichés : "la protection des mineurs, la sécurité et la santé publique".

Lire aussi: Ces malades qui se soignent avec du cannabis

"Il faut en finir avec le statu quo. La France doit légaliser le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins thérapeutiques comme récréatives, pour les consommateurs de plus de 18 ans", réclament les signataires, parmi lesquels figurent notamment des élus de gauche, trois députés LREM, des chercheurs, des médecins et les anciens ministres Bernard Kouchner et Daniel Vaillant.

La France jugée "à la traîne" 

"Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme ?", interrogent-ils. Les signataires de la tribune appellent toutefois à "contrôler la production et la distribution" de ce "produit nocif pour la santé". Les auteurs regrettent notamment que la France soit "à la traîne" par rapport à ses voisins qui ont "tous assoupli leur législation" ou à certains pays du continent américain qui ont eux déjà "légalisé la substance".

Interrogée sur cette tribune à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a répété qu'une telle légalisation n'était pas à l'ordre du jour. "La position du gouvernement n'est pas d'aller vers une légalisation du cannabis", a déclaré Sibeth NDiaye, concédant simplement qu'il pouvait y avoir des "réflexions" sur un usage thérapeutique.

L'ANSM encourage une expérimentation thérapeutique

Le 13 décembre dernier, un comité mis en place par l'ANSM avait jugé "pertinent d'autoriser l'usage du cannabis à visée thérapeutique (...) dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance" des traitements existants. Deux semaines plus tard, dans un communiqué, l'ANSM avait déclaré souscrire "aux premières conclusions du groupe d'experts indépendants", encourageant à '"lancer l'expérimentation d'ici fin 2019".

Récemment, le Canada ainsi que plusieurs Etats américains ont suivi l'exemple de l'Uruguay, premier pays du monde à avoir légalisé le cannabis récréatif en 2013. Près d'un Français sur deux s'était dit favorable à une légalisation du cannabis dans une étude publiée par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) mi-avril. Mardi, des députés de tout bord ont transmis une proposition de loi prônant une "légalisation contrôlée" de cette substance.