Homéopathie : les patients y croient... malgré l'avis de leurs médecins

La plupart des Français estiment que les "médecines alternatives" ont de réels bénéfices sur la santé, sans en connaître les fondements scientifiques, d’après le dernier Baromètre santé 360 Odoxa.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
56% des sondés ne connaissent pas le principe de l'homéopathie
56% des sondés ne connaissent pas le principe de l'homéopathie

"J’ai essayé, et je vous jure que ça marche." Cet argument revient en boucle chez les adeptes de l’homéopathie, ces granules au principe actif hautement – voire infiniment – dilué. Cela malgré les avertissements de nombreux médecins, qui répètent que l’efficacité de ces "traitements" n’a jamais été prouvée par la science et qu’ils n’ont aucun bénéfice sur l’organisme, sinon un effet placebo. En attestent les chiffres du dernier Baromètre santé 360 Odoxa pour Nehs, Orange et l’Asip-Santé, publié avec Le Figaro et France Inter. Celui-ci indique en effet que seuls 28% des praticiens en recommandent "régulièrement" ou "de temps en temps", alors que 72% des sondés sont convaincus de son efficacité. Autre chiffre qui ressort de ce sondage : l’absence de connaissances sur l’homéopathie, assumée par 56% des sondés.

9 sondés sur 10 affirment faire confiance à la science

Un paradoxe sûrement dû à une mauvaise communication entre les médecins et leurs patients. D’autres données vont en effet en ce sens : pour 83% des professionnels de santé, l’hypnose a des vertus bénéfiques, contre 65% des patients. Il en va de même pour la méditation : 66% des professionnels de santé estiment qu’elle peut avoir une utilité, contre 47% des patients. La divergence d’opinions quant aux différentes médecines peut donc aller dans les deux sens : quand l’efficacité d’une pratique est appuyée par des études, nombre de patients n’y croient pas, et inversement.

Mais les Français ne sont pas obscurantistes pour autant, prévient le baromètre. Ils sont en effet 9 sur 10 à affirmer faire confiance à la science et à la médecine. Des données en contradiction avec l’avis des sondés sur les vaccins, par exemple, puisqu’ils sont 1 sur 3 à se déclarer "antivax". Comment remédier à cette méconnaissance ? Le baromètre évoque la possibilité de créer un "site Internet officiel labellisé par l’Etat et gérant des informations de santé". Bonne nouvelle : 70% des sondés affirment qu’ils considèreraient les données émanant d’un tel site comme fiables. Peut-être une piste pour lutter contre les fake news ?