Empoisonnement avec préméditation : mise en examen d’un médecin anesthésiste

Un anesthésiste de Besançon est soupçonné d'avoir volontairement empoisonné sept patients, dont deux de façon mortelle, entre 2008 et 2017. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer sa profession.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Empoisonnement avec préméditation : mise en examen d’un médecin anesthésiste (Photo d'illustration)
Empoisonnement avec préméditation : mise en examen d’un médecin anesthésiste (Photo d'illustration)

Deux cliniques de Besançon sont concernées : la clinique Saint-Vincent et la polyclinique de Franche-Comté. Entre 2008 et 2017, quatre femmes et trois hommes âgés de 37 à 53 ans y ont été victimes d’un arrêt cardiaque lors d’une opération chirurgicale nécessitant une anesthésie générale. La vice-procureure de Besançon, Christine De Curraize, a indiqué que ces patients "n'avaient pas de prédispositions particulières" et que des "doses létales de substances" avaient été responsables de ces arrêts cardiaques. Si cinq patients ont pu être réanimés, deux en sont décédés : un homme de 53 ans, lors d’une opération des reins en 2008, et une femme de 51 ans pendant une opération pour une fracture, en 2016. La nature des produits en cause n’a à ce jour pas été communiquée.

Interdiction d’exercer sa profession

Les faits, qualifiés d’"empoisonnement avec préméditation", sont reprochés à un médecin anesthésiste de 45 ans exerçant dans les deux cliniques. D'après les investigations de la police judiciaire, "des indices graves et concordants" permettent de "présupposer l'administration volontaire de substances mortelles".

Le praticien a été placé sous contrôle judiciaire dans la nuit du lundi 6 mars 2017 avec interdiction d'exercer sa profession et l'obligation de verser une caution de 60.000 euros, a indiqué son avocat, Me Randall Schwerdorffer. Cette instruction fait suite à une première information judiciaire pour "homicide involontaire", qui avait été ouverte pour comprendre le premier décès.

2000 anesthésies par an

L’avocat soutient que son client est "un professionnel archi-reconnu, de grande qualité, qui pratique 2 000 anesthésies par an, et dont le métier est plus qu'un métier, c'est une passion".  Il précise que l’anesthésiste "conteste fondamentalement tout empoisonnement que ce soit. Il dit passer sa vie à réanimer les gens, pas à les tuer. Il est dans l'incompréhension totale des accusations portées à son encontre".