Un appel à témoins pour retrouver les victimes d'un gastroentérologue de Nîmes

Dans le Gard, un médecin injectait de l’acide hyaluronique dans l’estomac de ses patients obèses. 515 victimes ont déjà été identifiées.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
515 victimes ont déjà été identifiées.
515 victimes ont déjà été identifiées.

500 000 euros : c’est le préjudice estimé par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Gard après les interventions chirurgicales illégales d’un chirurgien gastroentérologue. Pendant plusieurs années, celui-ci, spécialisé dans le traitement de l’obésité, a tenté de soigner ses patients en leur injectant dans l’estomac de l’acide hyaluronique – substance habituellement utilisée pour combler les rides du visage ou pour soigner l’arthrose du genou. D’après les autorités judiciaires, 515 victimes ont déjà été identifiées. Mais il pourrait y en avoir davantage : la police a donc lancé un appel à témoins et encourage les potentielles victimes à contacter les services d’enquête de la brigade financière de la sûreté départementale de Nîmes.

Pour ce faire, une adresse mail a été créée : ddsp30-victimehyalu@interieur.gouv.fr
 

 

Un protocole jugé inefficace

Le chirurgien est aujourd’hui mis en examen pour "blessures involontaires aggravées, escroquerie aux organismes sociaux, tromperie sur les qualités substantielles d’une prestation ayant entraîné un danger pour la santé, faux et usage de faux et recherche biomédicale non autorisée". Le protocole qu’il utilisait, par voie endoscopique, avait fait l’objet de recherches en France entre 2010 et 2012, mais avait été abandonné car jugé inefficace. Pourtant, le chirurgien gardois a continué à utiliser cette technique illégale jusqu'en 2015. Un de ses patients, transféré aux urgences de Nîmes, a prévenu l'Agence régionale de santé (ARS) fin 2014. L’ARS a par la suite "contacté le parquet de Nîmes, qui a initié une enquête préliminaire", a indiqué à l’AFP le vice-procureur de Nîmes Patrick Bottero.

Le médecin exerçait à la Polyclinique du Grand Sud de Nîmes, qui a excellente réputation. "A ce stade, il encore trop tôt pour communiquer sur les blessures des patients. Les investigations – notamment les expertises médicales – sont en cours. Ce qui est constaté par les médecins experts intervenus dans ce dossier, c’est que cette méthode pouvait représenter un risque pour les patients, donc son caractère dangereux est avéré", a confié Patrick Bottero au micro de France 3. Le préjudice financier des patients est pour l’instant estimé à 140 000 euros.