L'embaumeur stockait du sang dans son garage

700 litres de sang et de déchets ont été découverts dans le garage d’un thanatopracteur exerçant dans les Pyrénées-Orientales en mars 2013. Le tribunal correctionnel de Perpignan vient de le condamner.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
L'embaumeur stockait du sang dans son garage

Il conservait 700 litres de sang et de déchets humains dans son garage.  Il s’était aussi débarrassé frauduleusement de milliers de litres de sang et de déchets depuis plusieurs années. Mais ce n’est ni Jack l’éventreur ni Hannibal Lecter ; juste un thanatopracteur. Et pour cela, la justice l’a condamné, mardi 5 avril 2016, à un an de prison avec sursis et à cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession à son compte.

Cet embaumeur a voulu économiser sur les coûts liés à l’incinération des produits issus de son activité. Or, la réglementation prévoit que les déchets issus de la pratique de la thanatopraxie (liquides corporels, dont le sang, et déchets humains, notamment) doivent être éliminés en suivant une filière spécifique : celle des Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI). Les déchets doivent ainsi être conditionnés dans des emballages particuliers, entreposés dans un local de stockage dédié et enfin confiés à un professionnel de l’incinération.

Selon le Parquet, le thanatopracteur, qui exerçait en libéral pour le compte de plusieurs pompes funèbres du département, n’avait pu justifier d’aucun contrat avec un organisme chargé de la destruction des déchets humains.  Selon cette même source, il procédait, chaque année, à environ 700 soins, ce qui représentait un "quantité très importante de produits organiques, de l’ordre de 7000 litres".

Le thanatopracteur est la personne qui intervient sur le corps des défunts, à la demande de la famille, pour donner au mort un aspect présentable. Il nettoie et désinfecte le cadavre, en extrait le sang qu’il remplace par un produit contenant du formol, draine les fluides et les substances du corps pour l’assainir. L’objectif est de  limiter la prolifération bactérienne et la décomposition des tissus dans l'attente des obsèques.